Hainaut

Ghlin: Vésale Pharma, le pro du probiotique

La gamme que Vésale Pharma produit

© Vinciane Votron

La société Vésale Pharma investit dans un nouveau centre de recherche et de développement à Ghlin, dans la région de Mons. Cette entreprise est leader mondial dans la fabrication de probiotiques. Des micro-organismes vivants qui facilitent notamment le transit intestinal. Ces bactéries résistent en fait très mal aux agressions gastriques. Grâce à une nouvelle technologie, elles deviennent beaucoup plus efficaces. 

C'est un procédé révolutionnaire que développe Vésale Pharma dans ces toutes nouvelles installations. La technique Intelicaps fonctionne comme une protection intelligente pour les probiotiques. Car la chaleur, l'humidité mais aussi l'acidité gastrique sont les principaux ennemis des bonnes bactéries. Jehan Liénart, patron de Vésale Pharma: "Cette microbille va passer tous les pièges, toute l'acidité et par différence de pH, elle va reconnaître qu'elle est dans le colon. Et elle va s'ouvrir en libérant les bonnes bactéries d'abord en quantité et puis en qualité aussi. Parce qu'en fait, elle a été protégée dans son petit trajet. Elle est arrivée dans sa petite bulle, en pleine santé et prête à faire un bon boulot." Cette application concrète de la recherche a déjà fait ses preuves : on estime qu'il y a 1000 fois plus de bonnes bactéries qui arrivent à destination grâce à cette technique. 

Les microbilles sont sèches
Un gramme du produit fini contient 100 milliards de bonnes bactéries

Potion magique

C'est dans une salle blanche que la potion magique est fabriquée. Pas question de contaminer les bactéries qui servent à la fabrication de ces probiotiques, dernier cri. Christophe Thiry, le responsable de production, détaille les différentes étapes de ce protocole de micro-encapsulation: "La poudre blanche que vous voyez ici, on va la mettre dans de l'eau chaude. Cette eau chaude va être chauffée par des micro-ondes. A ce stade, cela ressemble un peu à du blanc d'oeuf. C'est visqueux. Ensuite, la matrice stérile est refroidie. Après refroidissement, elle sera mélangée à nos bactéries avant de les filtrer pour retirer toutes les particules." Lors de la solidification, les microbilles vont se former. Elles devront ensuite rester dans un four à -60 degrés pour sécher et durcir.

Brevet mondial

Vésale Pharma détient un brevet mondial pour ce processus de fabrication. Jehan Liénart ne cache pas ses ambitions de devenir le leader mondial dans son domaine: "Intelicaps est le premier brevet que nous commercialisons. Cela nous permet à nous, entreprise belge et wallonne, de s'implanter et de vendre partout dans le monde. Cela voyage aux quatre coins de la planète, à des endroits les plus reculés comme le Brésil ou la Chine". L'entreprise vient également de débarquer sur le marché en Inde. Et c'est à Ghlin que l'ensemble de la production mondiale sera réalisée. Le nouveau centre de recherche et de développement permettra de multiplier par 20 la fabrication de ces produits.

1,8 million d'investissement pour ces nouvelles installations
1,8 million d'investissement pour ces nouvelles installations © Fred Guerdin Vésale Pharma

Investissements et recherche

Vésale Pharma a investi 1,8 million d'€ dans ce nouveau Centre de recherches et développement et son unité industrielle pilote. Cette entreprise à la pointe mise énormément sur la recherche pour améliorer ces produits: "En cinq ans, nous avons dépensé un bon 25% de notre chiffre d'affaires en recherche. Nous avons engagé de nouveaux chercheurs pour ce projet et nous travaillons beaucoup avec les universités également." Jean Tanimono a été engagé : "Mon travail est basé sur les projets de recherche, aussi bien en technique analytique que de l'amélioration du procédé, par exemple lors du séchage. On doit développer des protecteurs qui vont augmenter la résistance des bactéries."

Jean Tanimomo est un des trois chercheurs du laboratoire
Jean Tanimomo est un des trois chercheurs du laboratoire © Vinciane Votron

La société collabore notamment avec l'Université de Liège et avec l'Institut Pasteur de Lille: "Nous modélisons la recherche et nous la faisons appliquer, tester et vérifier par les universités". Une cinquantaine de chercheurs travaillent dans le laboratoire de microbiologie à Liège.

Ces investissements sont la preuve de la bonne santé de l'entreprise: "Elle est en pleine croissance. L'an dernier, on a fait plus de 25% de croissance; en 2017, nous prévoyons une croissance certainement de plus de 50% et en 2018, plus de 200%" s'enthousiasme Jehan Liénart. Un patron heureux.

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