Remco Evenepoel est à quelques kilomètres de la victoire finale dans la Vuelta. Le champion belge n’a plus qu’à boucler les 96 kilomètres de la dernière étape pour s’imposer et devenir le 1e Belge depuis plus de 40 ans à s’imposer dans un grand tour.
"C’est une belle victoire, c’est historique. On attend cela en Belgique depuis 1978" confie notre consultant Gérard Bulens au micro de Giovanni Zidda. "L’étape d’aujourd’hui était une étape difficile dont il fallait se méfier. Les coéquipiers de Remco Evenepoel ont très très bien travaillé et il a fort impressionné dans l’étape de jeudi. Il ne s’est donc pas passé grand-chose aujourd’hui.
Il a bien eu un petit plan des Movistar avec une attaque d’Enric Mas dans l’avant-dernière ascension mais elle a été contrée tout de suite. On a vu dans les yeux de l’Espagnol qu’il a pris un coup sur la tête quand il a vu Remco directement dans sa roue."
C’est une sorte de revanche pour Remco Evenepoel. "Je sais qu’il a très très mal subi la critique après le Giro l’an passé, où il n’était pas prêt" explique Gérard Bulens. "Il a subi des grosses critiques, spécifiquement de la presse flamande. Il ne l’a jamais digéré.
Le premier moment où je l’ai vu libéré après la déception du Giro, c’est quand il est monté sur le podium de Liège-Bastogne-Liège. Aujourd’hui Remco Evenepoel est très fort les pieds sur terre. Il a gagné en maturité. C’est un véritable champion qu’on découvre aujourd’hui."
La question, après ce premier succès, est de savoir si le Belge pourra renouveler ce genre de prestation sur d’autres grands tours. "Il doit se concentrer aujourd’hui sur les épreuves qui lui conviennent bien" analyse notre consultant. "Et rester dans une formation qui lui permettra de bien préparer ses grands tours. J’ai vu comment il s’est préparé. Passer des journées sous la chaleur, en montagne, pour se préparer tout en gardant de la fraîcheur pour la compétition, c’est quelque chose que tout le monde ne peut pas s’imposer. On vient de découvrir un coureur de grand tour. C’est quelqu’un qui peut remettre la Belgique dans une spirale d’intérêt pour une victoire finale sur un grand tour."
Mais la saison du coureur n’est pas terminée. Au programme dès lundi, le voyage vers l’Australie pour disputer les championnats du monde. Puis un éventuel retour pour les dernières classiques de fin de saison, dont le Tour de Lombardie.
"Il ne pourra pas beaucoup savourer sa victoire sur la Vuelta" termine Gérard Bulens. "Car le lendemain il s’envole pour les championnats du monde. Il devra encore très vite dire au revoir à sa famille, à sa copine, avant de partir deux bonnes semaines.
Ce qui sera compliqué c’est de ne pas vivre une vraie décompression mentale, tout en digérant un gros jet-lag."