Gérald Genty est un chanteur français né en 1974 à Belfort. Il a deux enfants. L’album précédent, Hipopopopopopopopopopotame, comportait 38 chansons courtes inspirées par les mots de ses gamins qui avaient entre deux et quatre ans. Le développement du langage est jalonné de perles. Le père Gérald les avait intégrées à ses textes. Les voix des deux enfants se faisait entendre dans des dialogues savoureux mêlant la candeur des petits à la malice de l’adulte.
Gérald Genty est un adepte de la paronomase. Il joue avec les sonorités des mots en créant des phrases à double sens. Il écrit : les résultats médicaux de grand-mère laquelle a trop d'urée. Il est friand de calembours subtils ou faciles. Les chansons décrochent le plus souvent un sourire. L’auteur peut aussi émouvoir. Le dernier opus Là-haut a une tonalité mélancolique. L’album est extraordinaire par sa construction. Les onze titres abordent le thème de la fin, décliné différemment : la fin d’une carrière, le passage de l’enfance au monde adulte, la chute, la mort imminente, la disparition des passagers du vol 370 de la Malaysian Airlines le 8 mars 2014 … Les mélodies pop sont souriantes. La voix un peu fragile rappelle le timbre de Mathieu Bogaerts et le bercement de Laurent Voulzy. Légers, en apparence, ces petits chefs d’œuvre de construction s’apparentent à des assemblages de blocs de mots reliés comme des Lego afin de construire un objet sans pesanteur et porteur de sens.