Ce lundi se réunit le bureau de parti du MR. But: faire avaliser l'option d'une mise sous tutelle de Georges-Louis Bouchez par quatre "belles-mères": les ministres Wilmès et Borsus, le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles Pierre-Yves Jeholet et la cheffe de groupe du MR au Parlement bruxellois Alexia Bertrand. Mais des ténors n'acceptent pas cette option.
Sabine Ruelle demande, à mots à peine voilés, de mettre fin à la présidence Bouchez. "Je n'en peux plus des despotes, du népotisme et de ce qui ressemble à des plans mafieux", a-t-elle indiqué ce lundi avant le bureau du MR faisant référence à la nomination de Mathieu Michel, frère de Charles, fils de Louis, à un secrétariat d'Etat au Fédéral.
Les critiques sont également venues de l'ex-ministre Daniel Bacquelaine et du ministre wallon Jean-Luc Crucke. "Il faut voir si la confiance existe encore", déclare ce dernier qui réclame la fin de l'autocratie.
Le clan Michel
Une des victimes des récentes décisions du président Bouchez, Denis Ducarme, renvoyé au gouvernement wallon en lieu et place de Valérie De Bue, avant une marche arrière catastrophique, s'est également exprimé. "J'ai des doutes sérieux, et je lui ai dit, sur la capacité de Georges-Louis Bouchez à se maintenir au pilotage" du MR, a-t-il affirmé ce lundi matin, sur LN24.
Des grandes voix du parti qui en appellent à la fin de la courte ère Bouchez. Mais ce n'est pas suffisant pour procéder au changement de leader. En raison des statuts, on l'a dit.
Ensuite, Georges-Louis Bouchez conserve toujours le soutien du clan Michel. Celui-ci n'est pas mince, malgré un Charles Michel aujourd'hui président du Conseil européen et un Louis Michel retiré des affaires. Avec Mathieu Michel, président du Conseil provincial du Brabant wallon désormais visible au niveau national depuis son entrée au gouvernement, le clan et celles et ceux qui gravitent autour dirigent la Jeune province. Un bastion et une machine politique.
Mais la nomination de Mathieu Michel, homme fort du BW, est contestée. L'omniprésence de la famille Michel est remise en cause. Au niveau national, beaucoup de mandataires et militants sont prêts à se détourner de Georges-Louis Bouchez et du clan Michel. Même s'il est inconcevable et irresponsable de réclamer le départ de Mathieu Michel, qui vient de prêter serment devant le Roi.
La chute de Didier Reynders il y a dix ans
Enfin, les meneurs de la fronde anti-Bouchez n'ont aucune alternative à proposer, en la personne d'un ou une successeur(e). Ce week-end, les noms de Sophie Wilmès et Jean-Luc Crucke ont circulé, notamment dans La Libre. Mais aucune officialisation à ce stade.
Rien à voir donc avec ce qui s'est passé entre 2009 et 2011, entre la mise sur pied du groupe "Renaissance" et l'accession à la présidence du MR de Charles Michel, faisant alors tomber Didier Reynders. Rappel des faits.
Le 11 octobre 2004, Didier Reynders devient président du MR. Un mandat marqué trois ans plus tard par une victoire aux élections: les libéraux sont la première force politique à La Chambre. Didier Reynders rempile comme ministre des Finances.