Georges-Louis Bouchez:"La banalisation du nazisme est aussi grave que le négationnisme"

Georges-Louis Bouchez:"La banalisation du nazisme est aussi grave que le négationnisme"

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Georges-Louis Bouchez, délégué général du Mouvement Réformateur (MR), souhaite que la référence au national-socialisme soit sanctionnée au même titre que les propos révisionnistes ou négationnistes.

"Le nazisme renvoie à une réalité historique qui est unique par son atrocité, sa violence et l’entreprise systématique de destruction d’un peuple en particulier. Il ne faut pas le banaliser", lance-t-il lors de l’Invité de la Première.

Il cite ensuite un cas français et non belge "pour ne pas empêcher le débat sur la question" : "Pour les jeunes, la représentation de ce qu’est un nazi, c’est par exemple Manuel Vals puisque Jean-Luc Mélenchon l’avait insulté de nazi lors de l’Assemblée nationale."

Loi Moureau

En Belgique, la loi Moureau introduite en 1995 a pour objectif de condamner le négationnisme. "Il faut pouvoir condamner la banalisation. Il y a déjà une loi Moureau qui condamne le négationnisme, la banalisation est tout aussi grave. Dire 'Ça me fait penser à ce qu’il se passait à la montée du nazisme' n’est pas la même chose que dire de quelqu’un qu’il est nazi", commente-t-il.

Selon lui, l’interdiction de n’est pas contraire aux principes libéraux : "La liberté implique la responsabilité. C’est pour ça que nous sommes dans un régime où il n’y a pas de censure préalable. Quelqu’un peut dire ce qu’il veut mais dans certains cas il se peut que vous deviez assurer vos responsabilités. C’est trop facile de stigmatiser des individus."

La Loi Moureau a donné lieu à très peu de condamnations, mais Georges-Louis Bouchez estime qu’elle a modifié profondément le débat public : "Maintenant, même les plus extrémistes des politiques n’oseraient plus venir sur un plateau et avoir des propos racistes."

Étant donné qu’il n’est pas parlementaire, il a l’ambition de présenter sa proposition aux députés MR. "J’ai eu des retours positifs, il y a des députés qui sont prêts à le faire", assure-t-il. Si sa proposition est adoptée, comparer des propos ou une politique à celle du nazisme deviendrait répréhensible.

La N-VA est le point Godwin de la Belgique francophone

Avec cette proposition, certains estiment que Georges-Louis Bouchez veut défendre la personne de Théo Francken. Le responsable politique MR rétorque : "Mon objectif n’est pas de protéger les victimes d’insultes mais protéger le devoir de mémoire. Il ne veut ainsi pas modifier les articles concernant la diffamation" avant d’ajouter : "La N-VA est le point Godwin de la Belgique francophone : je me suis aussi affiché avec Zoé Genot qui a demandé la libération d’Oussama Atar, soupçonné d’avoir organisé les attentats de Paris et de Bruxelles."

Il concède que la présence du secrétaire d’État N-VA à l’anniversaire du collaborateur Bob Maes est fâcheuse : "C’est le seul cas qu’on peut citer. Je n’aurais certainement pas été à l’anniversaire d’un collaborateur, mais il est certain que c’est un gros problème historique du mouvement flamand. On ne peut avoir en aucun cas la moindre sympathie ni pour la collaboration ni pour le nazisme."

En juillet, il avait d'ailleurs accordé une interview avec Theo Francken dans La Libre : "Ce n’est pas parce que vous donnez une interview conjointe avec quelqu’un que vous êtes d’accord avec l’ensemble de ses positions. Je dialogue avec des membres de l’extrême-gauche et pourtant je condamne avec la même fermeté le communisme."

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