Georges Gilkinet (Ecolo) sur le budget de la Défense : "On ne va pas s'engager de façon aveugle"

Le pouvoir d’achat était aussi en discussion ce matin sur nos antennes. La Banque nationale a remis hier un rapport. Elle signifie qu’il y a bien une baisse réelle de notre pouvoir d’achat, mais qui serait compensée par la hausse des salaires due à l’indexation automatique de ceux-ci. Celle-ci compenserait donc à partir de 2023 complètement la perte du pouvoir d’achat, selon Pierre Wunsh, le gouverneur de la BNB. De plus, le tarif social en vigueur dans notre pays permet déjà de compenser pratiquement cette baisse du pouvoir d’achat, contrairement à ce qu’il se passe dans les pays voisins.

On parle de sécurité, on parle de Défense, il faut aussi un " bouclier social "

Demain, le gouvernement fédéral se penchera (en conseil des ministres restreint) justement sur cette question du pouvoir d’achat. Et le Vice-Premier de plaider, en plus de l’indexation automatique des salaires, pour un allongement illimité du " fonds social énergie", une pérennisation dans le temps (pour le moment prévu jusqu’à fin septembre). Il faudrait donc selon lui, le " couler dans la loi " – car, de plus " il fonctionne très bien " – et le pérenniser, à l’instar de l’indexation automatique.

" On parle de sécurité, on parle de Défense, il faut aussi un " bouclier social " ". Le ministre plaide aussi pour continuer la réduction (6%) en matière de TVA sur l’énergie pour l’hiver prochain. Améliorer le système (transformer la TVA en accises), améliorer notre autonomie énergétique, et développer la mobilité.

Le gouvernement fédéral était lui, encore en réunion hier pour s’accorder sur le budget de la Défense. Il devait s’accorder sur l’objectif de consacrer 2% du PIB à l’horizon 2035 pour la Défense. Georges Gilkinet se montre assez réticent à sacrifier trop d’argent à cet objectif seul. Explications : " l’accord que nous avons pris il y a quelques semaines maintenant était de monter le budget de la Défense à 1,54% du PIB ". Le Namurois se dit " rassuré, en tant qu’écologiste, que l’argent alloué dans le futur sera aussi utilisé en matières civiles, pour mieux protéger nos citoyens en cas de catastrophes naturelles. " Mais il dit ne pas vouloir faire " un chèque en blanc " ou " hypothéquer les politiques du futur par des choix mal pensés, inconsidérés ". Les écologistes réfléchiraient donc à une série de conditions supplémentaires. " On ne va pas s’engager de façon aveugle " le ministre.

Les lignes sont en train de bouger

Et de plaider pour " dépenser mieux " plutôt que " dépenser plus en matière de défense " (grâce à la mutualisation des équipements, placer dans ce budget des infrastructures en lien avec la lutte contre le dérèglement climatique, mettre l’argent dans l’humain, le nombre de militaires) ; "et pas forcément les armes et le matériel… ". Pour le moment, il y a donc un blocage de la part d’Ecolo. Avant le sommet de l’OTAN à Madrid à la fin du mois, le ministre pense faire bouger les lignes. Et imprimer donc davantage une " ligne verte " dans cet accord sur le budget de la Défense. " Les lignes sont en train de bouger " assure le ministre écologiste.

Nous souhaitons que le fonds social énergie soit permanent, comme l’indexation des salaires 

Après-demain, le gouvernement s’attaquera à l’emploi et aux pensions. Le gouvernement Vivaldi passerait-il donc à " la vitesse supérieur " après avoir été critiqué pour certaines lenteurs ? Non, rétorque le ministre écologiste.

" On a déjà beaucoup travaillé. On a augmenté les pensions les plus basses, le salaire minimum ; on a travaillé sur le statut d’artiste, on a fait les premières réformes sur les " voitures-salaires ". Et le Namurois de rajouter : " L’agenda va être très intéressant ici d’ici le 21 juillet : comment augmenter le taux d’emploi jusqu’à 80% ? Comment augmenter les pensions pour les femmes ? Et se pencher aussi sur les contrats liant l’Etat à nos entreprises ferroviaires."

Et ça, c’est aussi un dossier extrêmement important pour le ministre de la Mobilité, qui viendra présenter le plan gestion de la SNCB au Parlement. Le but : augmenter le nombre de personnes prenant le train et le confort dans les trains. Plus de places assises dans les trains, meilleures fréquences, meilleure coordination des différents modes de transports…

Le train […] le mode de déplacement le plus durable, le plus vert et le meilleur marché

"On a un gouvernement qui a décidé de faire du train la colonne vertébrale de la mobilité du futur". Deux milliards d’euros auraient été injectés depuis le début de la législature dans le rail. "Un euro investi dans le train, c’est 4 euros de retour sur investissement" poursuit Georges Gilkinet.

Le ministre fédéral parle d’une tarification plus attractive (tarif préférentiel pour jeunes, personnes âgées, personnes à mobilité réduite, liberté tarifaire sur les heures creuses…). Le train, le mode de déplacement " le plus durable, le plus vert et le meilleur marché " répète Georges Gilkinet.