Faisant suite à la décision du Conseil d’Etat, les principaux ministres du gouvernement fédéral se sont réunis hier soir en urgence. Résultat des discussions : les théâtres et les cinémas pourront rouvrir en respectant les mêmes conditions qu’avant. Une mesure qui devra être validée par un nouveau comité de concertation virtuel ce mercredi.
Alors, ce Codeco sera-t-il une simple formalité ? C’est ce qu’espère le vice-Premier ministre Georges Gilkinet (Ecolo). "Je pense qu’il y a un consensus aujourd’hui. Il y a eu l’expression des uns et des autres et donc je pense que la décision va être prise assez facilement. En tout cas je l’espère."
"Autre décision, c’est de travailler avec le secteur culturel à des jauges plus proportionnelles à la taille des salles et à l’évolution de la situation épidémiologique."
L’échec du Comité de concertation
Le vice-Premier ministre a beau insister sur l’importance de la culture dans cette situation sanitaire, il a fait partie des personnes qui ont eu leur mot à dire au Comité de Concertation. "J’y étais effectivement et j’ai plaidé la même chose que ce que je viens de vous dire : il faut des mesures proportionnelles", se défend-il.
Nous devons certainement améliorer les choses
"Il faut préserver la culture et j’ai envie de dire que tout est bien qui finit bien avec cette décision. Elle aurait pu être prise de façon moins complexe, évidemment. Et ça interroge la façon dont nous devons décider en ces temps de pandémie. Et nous devons certainement améliorer les choses."
Selon Georges Gilkinet, les modes de fonctionnement du Comité de concertation sont donc à revoir.
Le "coup de pouce" du Conseil d’Etat
Cette réflexion n’aurait sans doute jamais eu lieu sans la décision prise hier par le Conseil d’Etat. "Oui, parfois, on a besoin d’un élément extérieur pour nous aider", concède le Vice-Premier. "Nous sommes dans un État de droit où on peut manifester si on n’est pas d’accord avec des décisions, où on peut les contester devant le Conseil d’État."
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"Mais je dirais évidemment que tout est bien qui finit bien et tirons-en les leçons dans notre façon de fonctionner." A côté des enjeux de santé publique, Georges Gilkinet plaide pour que les enjeux de santé mentale soient davantage pris en compte lors des Comité de concertation.
"Et je pense que c’est un éternel recommencement, mais nous allons plaider en ce sens pour avoir des décisions encore mieux concertées, encore mieux expliquées, parce qu’on n’arrivera pas au bout de cette crise sans adhésion de la population."
Crédibilité entachée du Codeco ?
Après ce revirement de situation, la crédibilité du Codeco a-t-elle pris un coup ? "Sur cet aspect précis, je ne voudrais pas généraliser, mais nous devons toujours améliorer nos modes de fonctionnement", répète Georges Gilkinet.
"Le mode de fonctionnement doit davantage prendre en compte les aspects de santé mentale, de vie sociale. Nous devons apprendre à vivre avec ce virus. Il faut prendre des mesures difficiles, on l’a fait depuis le début de la crise sanitaire et on les assume, mais il faut vraiment cette proportionnalité, cette justesse et aussi cette communication vers la population et nous devons tous ensemble y travailler."
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"Je nous engage, nous tous, les responsables politiques, à travailler encore mieux dans le futur en tenant compte de cet épisode", conclut le Vice-Premier.