Il l'a annoncé en commission de l'Intérieur, face au ministre Jan Jambon: "J'ai reçu des confidences de sources directes qui confirment que des éléments précis crédibles faisaient état d'une menace d'attentat de la part des frères Abdeslam." Georges Dallemagne, député cdH, a lancé un gros pavé dans la mare…
Ce jeudi, plusieurs articles de presse pointaient les manquements supposés de la police. Par exemple, en juillet 2014 un appel d'un informateur à un agent anti-terrorisme qui dénonçait la volonté des frères Abdeslam de faire un attentat. L'appel est manifestement resté sans suite.
On doit savoir comment cette information a été traitée
"Oui, j'ai reçu un témoignage d'un policier qui paraissait sincère et de bonne foi, sur le fait que des informations assez précises avaient été données sur le fait que les frères Abdeslam et Abaaoud préparaient un attentat" nous confirme Georges Dallemagne au micro de Bertrand Henne.
"Et personne ne conteste qu'il y a une information qui a été donnée à la police à ce moment-là. Là où ça diverge c'est sur la qualité de cette information, sur sa précision, et le contenu exact de cette information. Je voudrais que la clarté soit faite là-dessus, que le parlement, la population, les victimes de ces attentats puissent connaître la vérité sur ce que la police savait et comment cette information a été traitée. C'est tout mais c'est beaucoup."
Et de pointer des problèmes de ressources pour traiter les informations liées à la menace terroriste.
"Je n'accuse personne et j'ai beaucoup de respect pour le travail de la police. On sait la difficulté et les conditions complexes de travail. Ils doivent traiter des centaines de milliers de données, et ils n'ont pas toujours les moyens, les ressources pour le faire. Notamment en raison des coupes budgétaires de ce gouvernement en début de législature. "
S'il y a eu des difficultés par le passé, il faut des solutions maintenant
"Pour l'instant il faut se demander s'il y a eu des lacunes, des difficultés, des dysfonctionnements. Il faut établir la réalité des faits et que l'on puisse voir où il y a besoin de ressources additionnelles, de méthodes nouvelles, d'équipements qui nous permettraient de répondre à la menace. Tout le monde nous dit que cette menace est toujours présente, qu'elle va rester au même niveau que l'actuel. Alors, en tant que parlementaire, je souhaite, s'il y a eu des difficultés par le passé, que l'on ait des solutions maintenant."
Quid des 400 millions promis par le gouvernement suite aux attentats du 13 novembre?
"Ces 400 millions, ça a été essentiellement une annonce. Je ne dis pas que ça ne va pas se réaliser, mais dans les faits les moyens, les ressources ne sont pas encore là. C'est seulement en train d'être redéployé alors que les ressources ont été limitées en début de législature. Alors que la menace était importante, les services de police et de renseignement ont vu leurs moyens diminuer."
Il faut une commission d'enquête parlementaire
"La clarté et la vérité doivent être faites sur ce qui doit être connu et que puissent se poursuivre des enquêtes judiciaires. Mais on ne peut pas tout le temps remballer les parlementaires qui font aussi leur travail et qui souhaitent des réponses à des questions graves. En France, une commission d'enquête parlementaire a été mise en place quelques jours après les attentats. Et je demande la même chose chez nous."