Cinq jours après la Coupe du monde, qui s’est achevée dimanche avec la victoire de l’Argentine au terme d’une finale légendaire, il est déjà temps de reprendre les bonnes habitudes. Ce vendredi, la Pro League fait son retour avec un Racing Genk toujours aussi affûté qu’avant la trêve hivernale. Victorieux du Sporting d’Anderlecht en Coupe de Belgique, les Limbourgeois ont enchaîné un… 12e succès consécutif.
Des statistiques hallucinantes
46 points sur 51, 15 victoires en 17 matches, 45 buts marqués pour 15 encaissés : Genk a surdominé la première partie de saison, reléguant l’Union Saint-Gilloise, actuel deuxième du championnat de Belgique, à 10 longueurs. Troisième, l’Antwerp, pourtant auteur d’un départ canon (27/30 !), n’est pas parvenu à suivre la cadence infernale imposée par Genk et compte désormais 11 points de retard sur le leader alors que le Club Bruges, ultra-favori avant le début de la saison, est déjà relégué à 12 points…
Il faut dire que le bilan des Limbourgeois est aussi improbable qu’exceptionnel. Preuve de leur domination, leur différence de buts (buts marqués moins buts encaissés) de… 30 ! Seuls le Bayern Munich (36) et le Paris Saint-Germain (34) font mieux en Europe (dans le top 8 européen, dont fait partie le championnat belge). À titre d’exemple, le FC Barcelone a une différence de buts de 28, Manchester City 26 et Napoli, solide leader de Serie A, 25.
Tout va donc pour le mieux collectivement et cela se ressent sur les classements individuels. Avec 13 buts, Paul Onuachu, de retour à son meilleur niveau après un passage à vide, plane au-dessus du classement des buteurs alors que Trésor (12) et Paintsil (8) caracolent en tête du classement des passeurs.
Un collectif vraiment bien huilé
Huitième de Pro League la saison dernière, Genk s’est métamorphosé sous la houlette de son nouvel entraîneur Wouter Vrancken, qui a réussi à créer une nouvelle dynamique.
Une défense solide (la meilleure de Pro League), des latéraux extrêmement offensifs (Daniel Muñoz et Gerardo Arteaga), des cerveaux dans le milieu de terrain (Bryan Heynen et Patrik Hrosovsky), des surdoués créant le liant (Bilal El Khannouss et Mike Trésor) et un buteur exceptionnel (Paul Onuachu) : l’ex-coach de Malines peut compter sur des joueurs qui connaissent parfaitement leur champ d’action et leur rôle.
Forts d’un collectif parfaitement huilé avec Vrancken en chef d’orchestre, les Limbourgeois, en pleine confiance, jouent toujours pour gagner, peu importe leur adversaire. Et ça fonctionne plutôt bien…
Merci l'Europe
Au-delà de leur collectif vraiment bien huilé, les Limbourgeois ont également su profiter du calendrier européen fort chargé de leurs concurrents directs.
Contrairement à l’Union Saint-Gilloise, au Club Bruges et à La Gantoise, Genk a eu la chance de toujours évoluer avec les mêmes joueurs. Si Vrancken opère parfois à des petits changements, la structure reste la même et cela permet aux joueurs de dérouler.
Les Limbourgeois pourraient donc encore profiter de cette fraîcheur durant la deuxième partie de saison. Les clubs belges ayant cartonné en Europe (un 4 sur 4 historique avec les qualifications de tous les clubs engagés), ils devront encore se "farcir" au moins deux matches supplémentaires sur la scène européenne. Tout profit pour le Racing Genk…
Mais qu’est-ce qui pourrait donc empêcher les Limbourgeois de conclure ? Peut-être le mercato hivernal ? Vu les prestations XXL de certains joueurs (on pense notamment à Onuachu et Trésor), différents clubs européens pourraient tenter leur chance à coup de millions. Réussiront-ils à convaincre Dimitri De Condé ? Pas sûr, la Ligue des Champions étant dans le viseur du directeur technique genkois et de l’ensemble du groupe.
Finalement, seul le système des play-offs pourrait peut-être contrecarrer les plans du Racing Genk. Avec la division des points en Champions' play-offs, les Limbourgeois ne compteraient actuellement que 5 points d’avance sur l’Union et 6 sur l’armada brugeoise… Une petite défaite suffirait à relancer le suspense.