Sa vie ne s’est d’ailleurs pas arrêtée de tourner. "Je vis normalement, comme tout le monde", explique-t-elle. "Comme tout le monde, je suis sortie en Casa [salle d’animation sur le campus de Louvain-la-Neuve], alors j’ai sûrement côtoyé des gens qui l’avaient sans m’en rendre compte."
Pas tous égaux face au virus ?
Et Gaëlle n’est certainement pas la seule dans ce cas. Certes, dans le lot des "invincibles", il y a ceux qui font très attention et qui respectent scrupuleusement les gestes barrières. Il y a également ceux qui ont déjà contracté le coronavirus sans même le savoir. Mais est-ce qu’il n’y aurait aussi des personnes moins disposées à développer le Covid-19 ? Que savons-nous à ce propos ?
C’est encore assez aléatoire et difficile de prédire qui va vraiment faire le covid à temps d’exposition égal
"C’est encore assez aléatoire et difficile de prédire qui va vraiment faire le covid à temps d’exposition égal", admet Sophie Lucas, immunologue et présidente de l’Institut de Duve à l’UCLouvain.
La génétique
Ce qui est certain, toutefois, c’est que "les facteurs qui permettent de comprendre en partie ce qui détermine ce caractère aléatoire sont des facteurs propres aux individus eux-mêmes."
La génétique de chacun a donc toute son importance face à cette question. En effet, certains ont une capacité intrinsèque à répondre par des réponses immunitaires très appropriées à certains virus (et pas à d’autres). Tout cela est encodé dans notre génome et c’est ce qui détermine génétiquement des inégalités dans la capacité à répondre à certaines infections.
"Dans un couple, on peut imaginer qu’un partenaire réponde très bien au virus A, B et C. Et l’autre au virus D, E et F", illustre Sophie Lucas.
Le groupe sanguin
Autre piste : le groupe sanguin. Certaines études indiquent que les rhésus O seraient mieux protégés. "Il semble qu’il y ait une tendance à ce que certains groupes sanguins aient en effet une résistance relative à l’infection", confirme Sophie Lucas.
Les lois de la transfusion de sang expliqueraient d’ailleurs en partie pourquoi certains groupes sanguins pourraient être un peu plus résistants à l’infection. Par exemple, une personne O serait moins sensible au virus SARS-CoV-2 qui aurait été produit par une personne du groupe sanguin A, ou AB.