Bref historique…
Troisième album studio de Genesis, il sort le 12 novembre 1971. C’est également l’album qui établit le grand line-up de Genesis, c’est à ce moment-là que Phil Collins et Steve Hackett rejoignent le groupe pour remplacer respectivement le batteur John Mayhew (disparu en mars 2009) et le guitariste Anthony Phillips.
Ces deux nouvelles recrues renforcent le son du groupe (et ce sans dénigrer l’excellent travail effectué par Mayhew et Phillips auparavant).
Phil Collins, quand il débarque au sein de Genesis, est directement apprécié par ses "collègues".
Il n’a peur de rien, il a extrêmement confiance en lui et en son jeu et, pour lui, rejouer les parties batterie des précédents batteurs n’est pas du tout un problème. De plus, il a de l’humour et son aspect "joyeux luron" apporte un petit vent d’air frais au sein du groupe, parfois un poil trop sérieux.
Pour l’anecdote, on peut noter qu’avant Collins, Genesis avait prévu d’auditionner un autre batteur, Roger Taylor, avant qu’il ne se lance corps et âme dans l’aventure Queen, mais ce dernier n’est tout simplement pas venu à l’audition…
Le guitariste Steve Hackett est ravi de faire partie de Genesis, il trouve le groupe génial mais il est beaucoup plus "renfermé", extraverti que Phil Collins. Il se voit d’abord comme un "instrumentiste", il ajoute ses riffs de guitare à l’ensemble mais n’ose pas encore proposer ses propres idées.
Après avoir effectué la tournée promo de l’album Trespass, Genesis est fatigué et s’accorde quelques vacances à Farnham dans une maison appartenant aux parents de Mike Rutherford. C’est là-bas que le groupe début le travail d’écriture de l’album Nursery Crime.
Tensions en studio
Phil Collins est, au départ, un peu surpris par l’attitude des autres membres du groupe et particulièrement par les rapports déjà assez tendus entre le chanteur Peter Gabriel et le claviériste Tony Banks.
Ce dernier se souvient :
Je piquais d’énormes colères à l’époque et je me souviens de m’être emporté à propos de certains accords et être sorti en coup de vent de la salle de répétition. Et j’ai pensé ‘pauvre Phil’parce qu’il était habitué à s’amuser en jouant et qu’il était alors plutôt interloqué par ce qui se passait, surtout entre Peter et moi
Phil Collins expliquera, plus tard…
Il arrivait souvent que l’un d’entre nous quitte soudain la salle de répétition, qu’une guitare finisse jetée par terre ; ou alors quelqu’un se vexait ou transgressait une règle non écrite sans que j’y comprenne rien. Je demandais naïvement où était passé untel, les autres répondaient qu’il reviendrait dans un instant
Après avoir créé ces nouveaux titres, Genesis repart sur scène. Le groupe passe énormément de temps sur la route, dans un grand bus qu’il partage avec deux autres formations britanniques Van der Graaf Generator et Lindisfarne.
A la suite de la tournée qui emmène le groupe à travers le Royaume-Uni, les musiciens décident de s’établir dans une maison près de Crowborough (East Sussex) pour y poursuivre le travail d’écriture.
L’enregistrement de Nursery Crime a lieu, tout comme ça avait été le cas pour l’album précédent Trepass, au Trident Studios de Londres durant le mois d’août 1971.
A la production on retrouve à nouveau John Anthony.
Très influencé par King Crimson (qui cartonne alors un peu partout eu Europe), Tony Banks décide d’acquérir un mellotron Mk2 pour l’enregistrement L’instrument est omniprésent sur les titres "The Foutain of Salmacis", "Seven Stones" et "The Return of the Giant Hogweed".
L’ambiance générale est nettement plus agressive que celle de l’album précédent. L’influence folk est de moins en moins présente.
Pour l’écriture et l’enregistrement de "The Fountain of Salmacis", superbe titre qui referme l’album, Tony Banks retravaille des parties musicales qu’il avait déjà écrites quelques années plus tôt, alors qu’il était encore étudiant.
Déjà très très perfectionniste, la création de ce titre ne se déroule pas sans quelques soucis…
Phil Collins s’en souviendra plus tard:
Il y a cette anecdote classique, de la 31e prise de The Foutain of Salmacis. La meilleure prise pour un batteur reste la deuxième ou la troisième, et je ne vais jamais au-delà sur mes propres disques. Arrivés à la 31e, tous les musiciens en avaient assez. Mais nous étions très attentifs à ne pas tout gâcher et nous avons décidé que cette prise était la meilleure et qu’il fallait la garder. Après cela, ils ont tous remplacé leur prise par une autre, antérieure, et je suis resté le seul à avoir gardé ma prise 31 sur le disque. Pour être honnête, j’ai toujours trouvé que nous n’étions pas bons en studio jusqu’à The Lamb, parce qu’il a été enregistré en live dans une ferme de Glaspant, au Pays de Galle, avec le studio mobile de Island