Le visuel du premier EP de Mangrove, un quatre-titres intitulé "Ogun Ferraille" traduit bien le métissage à la fois sonore et humain du groupe. Si la photo de la pochette de l’EP inspire une colline ivoirienne, il s’agit en fait de sédiments immortalisés dans le port industriel de Liège.
Cette image illustre la musique naturellement organique de Mangrove, nom qui renvoie aux récifs sous-marins, dont le groupe, une fois à la surface, dans son récif terrien qu’est la scène, communique toute sa transe psychédélique.
Une transe aussi tribale que virale à l’origine de laquelle on retrouve Mathieu Labaye, réalisateur à la vie, claviériste à l’envie. Ses démos goupillées sur un multipiste ont croisé la sensibilité d’Antoine Michel, batteur de Ghinzu, qui a lui-même convaincu Michov Gillet, de Superlux, de se joindre à l’aventure. Une aventure complétée par Alexandre Falcone, complice de Mathieu pour ses musiques de film.
Un mariage et un chantier plus tard, le quartet s’étoffe encore, et de quelle manière ! S’ajoutent à la troupe Brahim Alioun Fall, mieux connu sous le nom de Waraba en Mauritanie, où son slow wolof y est légendaire, ainsi que Gaëtan Streel, artiste dont la variété des facettes est tout aussi légendaire à Liège. L’un et l’autre apportent leur voix, comme deux instruments rythmiques, histoire de rendre Mangrove encore plus atypique. Encore plus groove. C’est que pour Mangrove, au plus ça groove, au mieux c’est… Et qu’est-ce que c’est bon !