C’est au bar-dit Le Murmure que je rejoins Lucie, aka Lou K. Elle me parle de sa famille, musicale, engagée et un brin olé olé. D’une récente tournée radiophonique, dans un esprit libre, illégal et zadiste. D’un confinement, intense, festif et inspirant, vécu en grande partie dans l’auberge des musiciens qui l’entourent sur scène. Musiciens qui n’ont pas pu se joindre à Lou K ce soir-là. Mais qui sont présents d’une certaine façon, à travers l’humour complice et le rire communicatif de l’artiste.
Une artiste qui aspire à murmurer quoi ? "Des jolies choses, de engagements et du gros punk !" Pour cela, elle est donc portée par des musiciens qu’elle dépeint comme "très à l’écoute les uns des autres." Ensemble, ils libèrent une énergie "tantôt très électrique, tantôt très sensible, très douce… Ce qui peut créer de grands contrastes en live." Puis Lou K prévient qu’il ne faut pas se fier aux airs studieux que la bande peut avoir sur scène. "Nous sommes très peu sérieux en dehors…"
Derrière l’une des oreilles de Lou K, une dent tatouée. "C’est comme un talisman pour affronter mes cauchemars, ma peur de mourir. À travers notre musique, il y a aussi toute une branche ésotérique… Qui passe par des histoires de monstres et d’insectes. De viols et d’incestes. La peur la plus présente est celle de l’agresseur, du violeur. Cette sensation d’être traquée par quelque chose, sans pouvoir y échapper. D’être traquée dans sa propre maison. D’avoir la peur au ventre en permanence, et de savoir que l’intérieur de soi est une cachette qui ne suffit pas."