Gauthier était loin d’imaginer qu’il se retrouverait à dormir dans la rue. Le jeune homme de 28 ans est arrivé du Burundi après un voyage périlleux. Il s’enregistre comme demandeur d’asile. Mais les centres d’hébergement sont saturés. "Vous avez traversé la moitié du monde sans visa, vous réussirez bien à vous débrouiller", lui aurait-on dit à Fedasil. Mais que faire sans argent ? "On dormais sous des cartons", explique-t-il.
L’hiver rend progressivement les nuits dehors insupportables. Gauthier apprend que d’autres demandeurs d’asile sont entrés dans un immeuble vide à Schaerbeek. Quand il arrive, ils sont une quarantaine à s’y être installés. Deux mois plus tard, ils sont près de 800. Il n’y a pas de chauffage, les sanitaires sont dans un état épouvantable.
La Belgique a l’obligation d’héberger les réfugiés le temps qu’elle examine leur demande d’asile. L’État a été condamné de multiples fois par la justice belge et européenne à mettre en œuvre des solutions de secours, comme des hébergements temporaires à l’hôtel.