C’est l’une des images de ce week-end : une vaste opération policière a eu lieu à la gare du Midi contre l’insécurité dans et en dehors de la gare. Une soixantaine de personnes ont été interpellées. De nombreuses caméras ont filmé ces interventions policières, on a vu le nettoyage de trottoirs, l’évacuation de déchets divers. Une opération de communication, une opération "one shot" : la ministre de l’Intérieur, la CD&V Annelies Verlinden, n’annonce pas de nouveaux effectifs policiers.
Entre le fédéral, la région, les communes, la SNCB, les forces de l’ordre, les responsabilités sont nombreuses. Pauvreté, sans-abrisme, drogue, les raisons qui expliquent le sentiment d’insécurité sont également multiples. Mais surtout, rien de tout cela n’est récent, les problèmes de la gare du Midi, et des gares en général, sont connus. Alors pourquoi, soudainement, une telle attention sur la gare bruxelloise ?
C’est vrai que les problèmes à la gare du Midi ne datent pas d’hier. Et de façon générale, dans le domaine ferroviaire, il y a une tendance à la hausse. La police fédérale des chemins a ainsi calculé, l’été dernier, que la criminalité avait augmenté de 20% entre 2015 et 2021. Notez bien que je parle de la police fédérale, qui décide, l’été dernier, de mettre un focus sur la sécurité dans les trains, les voies et les quais.
Mais bon, rien de bien transcendant, vous l’imaginez. Les problèmes n’ont pas disparu à la gare du Midi.
Mais au cœur de cet été, au moment où l’actualité est plus faible, la gare du Midi est devenue un centre d’intérêt à cause d’une "horronacht", une nuit d’horreur. La famille Hiloua revenait du Maroc en avion, à Charleroi. Cette famille arrive en bus à la gare du Midi, mais trop tard pour attraper le dernier train vers Anvers. Secu-rail, qui gère la sécurité à l’intérieur des gares et qui dépend de la SNCB, demande à la famille de quitter la gare, jusqu’à l’arrivée du premier train, c’est la règle. Cette famille va donc être témoin, pendant la moitié de la nuit, de bagarres, avec des coups de couteau, entre autres faits délictueux. Le fils aîné de 13 ans pleurait, pensant que la famille allait aussi subir des violences. C’est "Het Laatste Nieuws", le plus gros journal belge, qui publie ce témoignage, avec aussi des vidéos. Et c’est comme ça que soudainement la gare du Midi a fait la Une de la presse, surtout au nord du pays.
L’intervention de la CEO de la SNCB, Sophie Dutordoir, va faire de la gare du Midi un enjeu national, particulièrement au nord du pays. Pourquoi, comment ? La suite, ci-dessus, dans cet extrait audio de Déclic, votre émission d’information à écouter tous les jours, sur La Première, à partir de 17h10.