Gardes non rémunérées, heures supplémentaires… Les médecins assistants auront-ils la revalorisation qu'ils espèrent ?

Le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke rencontre le secteur de 19 mai

© Li Lin on Unsplash

C’est une tension qui gagne toujours un peu plus tant le débat public et médiatique que les hôpitaux. Les médecins assistants candidats spécialistes (MACS) dénoncent leurs conditions de travail, périlleuses et surtout peu reconnues, tant économiquement que socialement. Tandis que les principaux concernés appellent les hôpitaux à une revalorisation du travail qu’ils effectuent, les hôpitaux eux, se plaignent de ne pas disposer d’assez de fonds pour rencontrer leurs revendications. Alors que la situation s’enlise comme si le serpent se mordait la queue, le ministre fédéral de la Santé, Franck Vandenbroucke, reçois ce 19 mai les différentes parties de ce dossier afin de dégager des moyens supplémentaires pour résoudre le problème.


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Suppression des rémunérations de garde, heures supplémentaires non rémunérées avant 60 heures par semaine, retrait sur salaire dès le premier jour d’absence… Les médecins assistants, bien que diplômés, sont obligés d’effectuer une spécialisation. Elle est par exemple de trois ans pour être médecin généraliste, cinq ans pour être pédiatre ou encore six ans pour être médecin urgentiste. Durant ces années, ces soignants sont payés 2200 euros net par mois et sont liés à l’hôpital via une convention de stage.


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La crise sanitaire attise la tension

Ce statut précaire mais aussi la surcharge de travail que connaissent de nombreux hôpitaux de notre pays sont souvent synonymes d’heures supplémentaires et d’une surcharge de travail pour ces jeunes travailleurs. Mais ce temps de travail hors de leurs horaires n’est que rarement payé et les avantages qui leur sont alloués sont minces. Résultat des courses : un médecin spécialiste en formation sur trois songe à mettre fin à son parcours de formation.

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Et la crise sanitaire n’a pas aidé à atténuer ce problème. C’est pourquoi, depuis l’arrivée du ministre Vandenbroucke à son poste de ministre de la Santé, ils demandent des "actes forts" afin "d’imposer aux hôpitaux de traiter les médecins assistants comme des médecins salariés". D’autant que si les soins de santé ont été revalorisés avec une enveloppe à hauteur de 200 millions d’euros destinés au personnel soignant, les MACS estiment avoir été oubliés.

Et le ministre socialiste a estimé fin avril que les conditions de travail de ces médecins "doivent s’améliorer". C’est pourquoi il rencontre les différents acteurs du secteur afin de faire déboucher les revendications des médecins assistants vers la solution la plus favorable. Dix millions d’euros ont par ailleurs déjà été débloqués pour faire face au problème.


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Les hôpitaux renvoient la balle au ministre

Mais ces médecins, qui font partie intégrante des équipes hospitalières du pays, dénoncent aussi la convention de travail proposée par les fédérations hospitalières lors de la commission paritaire médecins hôpitaux. Ils dénoncent notamment la suppression des rémunérations de garde, les heures supplémentaires non rémunérées avant 60 heures par semaine, les jours d’absence pour maladie sous la mutuelle dès le jour 1, et donc le retrait sur salaire dès le premier jour d’absence.

Côté hospitalier, c’est au ministre de la Santé qu’on renvoie la balle. Les hôpitaux académiques ont, par exemple, estimé qu’aucune amélioration ne serait possible sans passer par un soutien financier octroyé par le fédéral. En d’autres termes, ils l’assurent : ils sont financièrement incapables de satisfaire les demandes des médecins assistants.

Tous les regards sont dès lors tournés vers le ministre puisqu’au bout de la chaîne, c’est bien Frank Vandenbroucke qui semble avoir les cartes en main pour parvenir à atténuer la colère de ces médecins en fin de formation.

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