Le contexte est connu. Les communes ont de plus en plus de charges et de responsabilités à assumer et dans le même temps, elles n’ont pas plus de moyens financiers. C’est la quadrature du cercle évoquée depuis des années et des années. Une situation qui vu le contexte budgétaire général à tous les niveaux de pouvoir du pays, risque de perdurer voire de s’aggraver. Et pour certains, l’idée de fusion au niveau communal apparaît dès lors comme la solution.
La proposition du gouvernement wallon n’a pourtant pas eu de succès
C’est un peu le paradoxe. Jusqu’au 31 octobre dernier, les communes qui le désiraient, pouvaient rendre leur projet de fusion au gouvernement wallon. Avec à la clé, un incitant financier intéressant : un allégement de la dette à hauteur de 500 euros par habitant. Avec un plafond à 20 millions. Un système semblable à celui proposé côté flamand. Mais voilà, un seul projet officiel a été remis au gouvernement wallon, il concerne la fusion des communes de Bastogne et de Bertogne.
"On va doubler notre capacité d’investissement"
C’est comme un cri du cœur pour Benoît Lutgen, le bourgmestre Les Engagés de Bastogne qui va s’allier à la commune voisine de Bertogne, également dirigée par Les Engagés. "Le budget de Bastogne est aujourd’hui de 24 millions. On dégage un boni annuel de 300.000 euros. Et grâce à cette fusion avec Bertogne, après 2024, la nouvelle entité va d’abord bénéficier d’un million en plus par an du Fonds des communes car la ville va dépasser les 20.000 habitants. Et on disposera en plus sur la législature de l’incitant financier wallon, en l’occurrence dix millions. Pour nous, c’est gigantesque. Notre capacité d’investissement sur fonds propres est aujourd’hui de douze millions sur une législature. A l’avenir, elle sera doublée."
"C’est la piste à suivre"
Maxime Daye, le bourgmestre MR de Braine-le-Comte, également président de l’Union des villes et communes wallonnes, est à 100% derrière l’idée de fusions. Mais pour les petites communes pour qu’elles puissent atteindre la barre des 15.000 habitants, seuil considéré par certaines études comme le seuil nécessaire pour qu’une commune puisse fonctionner plus ou moins normalement. En Wallonie, cela représente tout de même plus de 75% des localités malgré les fusions déjà imposées en 1976.