Michaël Dantinne, criminologue et professeur à l'Université de Liège, revient sur la fusillade qui a eu lieu mardi matin sur le boulevard Avroy à Liège. Il semblerait que l'assaillant, Benjamin Herman, ait été radicalisé en prison.
Michaël Dantinne insiste sur le conditionnel et les suppositions. À ce stade-ci, l'enquête ne permet pas encore de tirer des conclusions exactes. L'individu "pourrait" avoir été radicalisé, il "pourrait" s'agir d'un acte terroriste et misogyne, mais rien ne le confirme pour le moment.
"On est face à un double peut-être : s'agit-il d'un acte terroriste et l'assaillant a-t-il été radicalisé ?", questionne le criminologue. Ce qui est certain pour l'expert, c'est que la prison joue un grand rôle dans le processus de radicalisation. "Des individus qui ont une délinquance ordinaire basculent, parfois, vers une délinquance idéologique parce qu'ils se reconnaissent."
Rapidité des forces de l'ordre
L'enquête devra déterminer s'il y a des complices qui, eux aussi, seraient prêts à passer à l'acte. Celle-ci pourrait également permettre le démantèlement d'un quelconque réseau ou "il pourrait s'agir d'un individu isolé qui agit avec peu de moyens, mais une farouche détermination". L'important sera, en tous cas, de déterminer ce qu'il s'est passé et de parvenir à reconstituer l'historique des événements.
Benjamin Herman a terminé sa trajectoire dans une école, "on est passé à côté de quelque chose qui aurait pu être bien plus grave, imaginez le nombre de victimes s'il s'en était pris aux enfants", analyse Michaël Dantinne. L'occasion pour lui de saluer la rapidité avec laquelle les forces de l'ordre sont intervenues.