Froome, Pinot, Fuglsang, Hindley et quelques Belges : ces 15 coureurs qui sont passés à côté de leur saison

Depuis le 12 juin 2019 et sa chute au Critérium du Dauphiné, Christopher Froome n’est plus le même coureur. Mis de côté chez Ineos au profit de la relève en 2020, il a fait le grand saut chez Israël Start-Up Nation en 2021. Une association qui ne fonctionne pas du tout.

Toujours conditionné par sa blessure et sur la pente descendante (36 ans), le quadruple vainqueur du Tour de France s’est tristement promené en queue de peloton pendant de longs mois avec en point d’orgue les 4h12 dans la vue à la Grande Boucle et une 133e place finale. Sa saison s’est terminée sur trois abandons à Milan-Turin, au Tour de Lombardie et à la Coppa Agostoni. Dur dur.

Comme Froome, Thibaut Pinot court désespérément après son niveau d’antan. Le Français de Groupama-FDJ est passé à côté de son début de saison en raison de ses éternelles douleurs au dos. Bien décidé à rouler le Giro, il a finalement dû renoncer après ses mauvais résultats sur les routes du Tour des Alpes.

"Il n’arrive pas à s’exprimer sur le vélo", expliquait son directeur sportif Philippe Mauduit à l’époque.

La suite de la saison ne s’est pas beaucoup mieux passée malgré quelques bons sursauts au Tour du Luxembourg (7e) ou à la Coppa Bernocchi (5e). De quoi donner espoir pour la prochaine saison ? "Il y a de grandes chances que si tout va bien pour Thibaut Pinot, on soit avec lui au départ du Tour", déclarait Marc Madiot après la présentation du Tour 2022.

Que reste-t-il du deuxième du Giro 2020 ? Après ses exploits sur les routes italiennes où il avait échoué à 39 secondes de Tao Geoghegan Hart, le coureur australien de DSM s’est complètement perdu en chemin. Abandon au Giro, 18e à Paris-Nice, 7e au Tour de Pologne… et rien d’autre à signaler. A 25 ans, Hindley doit se poser beaucoup de questions mais a encore du temps pour remédier.

Jadis 3e du Tour d’Espagne (2017), Ilnur Zakarin a complètement disparu des radars en 2021. Arrivé chez Gasprom-Rusvelo, il a souffert de l’absence de la formation russe sur les Grands Tours, son terrain de chasse favori. Il ne semblait quoi qu’il en soit pas avoir le niveau pour rivaliser avec les meilleurs. Loin de là. Sa 31e place à Tirreno-Adriatico et sa 22e place au Tour de Pologne, seules courses de haut niveau auxquelles il a participé, en témoignent.

Autre fantôme qui milite dans une équipe Pro Continentale, Niki Terpstra a fait lui aussi de la figuration durant toute la saison. Le Néerlandais est en fin de contrat avec TotalEnergies et n’a rien fait pour qu’on le reconduise…

La fin de saison 2020 de John Degenkolb pouvait donner espoir (9e du Tour des Flandres, 6e de Gand-Wevelgem). Mais rien à faire, le coureur allemand n’est pas parvenu à marquer son aventure chez Lotto Soudal de son empreinte. 32e à Sanremo, 53e à Roubaix, 30e au Tour des Flandres.

Trop peu pour un coureur de sa trempe qui n’a plus la classe du passé dans les courses d’un jour ni la pointe de vitesse qui faisait sa force dans les sprints. A 32 ans, il retournera chez DSM pour une nouvelle aventure de trois saisons.

Pas de succès cette saison pour le vainqueur du Lombardie 2020 et de Liège-Bastgone-Liège. Le Danois n’a à vrai dire jamais été dans le coup pour aller chercher la gagne. Neuvième des Strade Bianche, 12e à Liège, 17e à la Flèche, 38e du général au Tour avant d’abandonner sur les Champs Elysées…

A 36 ans, ce bon vieux Jakob semble avoir ses meilleures années derrière lui. Israël Start-Up Nations n’en est pas convaincu et lui a offert un contrat de trois ans.

Les saisons se suivent et se ressemblent pour Nairo Quintana. Le Colombien a une nouvelle fois fait du Tour de France le point d’orgue de sa saison. Beaucoup trop court pour suivre les hommes du général, il s’est rabattu sur la lutte pour le maillot à pois, sans grand succès.

Son succès au Tour des Asturies et ses accessits sur les courses italiennes n’atténueront pas un bilan bien terne. "Toute ma préparation sera axée sur le Tour en 2022", prévient Quintana. On attend de voir ce qu’il pourra faire, lui qui n’est plus monté sur le podium d’un Grand Tour depuis 2017.

Autre colombien mais tout autre profil ici. Fernando Gaviria a remporté une étape du Tour de Pologne en 2021… et rien d’autre. Mis à part une deuxième place sur la 10e étape du Giro, le coureur d’UAE Emirates n’a jamais fait forte impression dans les sprints. Et dire qu’il avait empilé 36 succès entre 2016 et 2019.

Son compère chez UAE Alexander Kristoff n’a pas fait beaucoup mieux. Le Norvégien n’est presque plus catalogué comme sprinteur. Vainqueur deux fois sur les routes du Tour d’Allemagne, il roulera pour Intermarché Wanty-Gobert en 2022.

Trente victoires au compteur, un podium sur le Giro et un sur la Vuelta. Bahrain Victorious a bien porté son nom en cette année 2021. Douze coureurs ont ramené des succès à leur équipe. Parmi eux, Mikel Landa, vainqueur du Tour de Burgos. Pourtant la saison du grimpeur basque détonne avec celle de ses équipiers.

Malchanceux sur le Giro alors qu’il semblait en grande forme et était en confiance après Tirreno-Adriatico (3e), l’Espagnol s’est complètement troué sur la Vuelta et a fini par abandonner après 17 étapes.

Est-il encore mesure de monter sur le podium d’un Grand Tour ?

Après une saison 2020 sous les radars, Vincenzo Nibali comptait bien prouver qu’il était encore compétitif sur les grandes épreuves. Le Sicilien a tout misé sur le Tour d’Italie, visant un triplé sur la 'Corsa Rosa'. Malchanceux, le Requin de Messine a chuté quelques semaines avant l’épreuve et s’est fracturé le poignet.

Un contre-temps qui l’a ralenti dans sa préparation au Giro où il a finalement terminé 18e. Plutôt discret sur les routes du Tour de France avant d’abandonner, Nibali n’avait pas les jambes non-plus aux Jeux Olympiques.

Son coup double sur les routes du Tour de Sicile en fin de saison lui a permis de retrouver la victoire après plus de 2 ans. Un déclic peut-être pour le Sicilien qui a roulé un bon Tour de Lombardie (13e), dernier fait d’armes chez Trek-Segafredo avant de retourner chez Astana la saison prochaine.

Philippe Gilbert, Greg Van Avermaet, Tim Wellens, Oliver Naesen. Quatre des noms les plus ronflants du cyclisme belge qui ont presté sous les attentes. L’absence de Gilbert et de van Avermaet de la sélection belge pour les Mondiaux est emblématique.
 

Gilbert et Van Avermaet sur le même bateau

Pour la deuxième année consécutive, aucun des deux coureurs n’est parvenu à ajouter de victoire à l’impressionnant palmarès dont ils disposent.

Outre le poids des années (36 et 39 ans), Van Avermaet et Gilbert ont dû composer avec des soucis supplémentaires.

Blessé à la rotule lors du Tour de France 2020, Philippe Gilbert a avoué s’être imposé "un énorme travail" malgré la douleur pour revenir à son niveau. Une surcharge qui a finalement causé un "manque de fraîcheur mentale" qui l’a poussé à faire un break en début de saison.

Toujours pas à son niveau au Tour de France, le Remoucastrien a retrouvé de bonnes sensations en fin de saison à la Brussels Cycling Classic notamment (4e) ou à la course de raisons d’Overijse (9e). Des résultats dont un champion de sa trempe ne peut pas se contenter mais qui l’ont sans doute encouragé avant 2022.

Greg Van Avermaet n’a pas brillé davantage même si ses accessits en début de saison restent plus qu’honorables (3e du Tour des Flandres, 13e à Sanremo, 6e à l’E3, 12e sur Gand-Wevelgem). Pour le Flandrien, c’est plutôt la 2e partie de saison qui a déçu. "Je dors bien, je m’entraîne bien et je me sens bien mais il me manque 3% pour être au top de ma forme", déclarait récemment van Avermaet qui suspecte le vaccin d’avoir légèrement affaibli son organisme.

Naesen et Wellens comme leurs capitaines

Lotto Soudal et AG2R Citroën ne doivent pas non plus se réjouir de la saison de Tim Wellens et Oliver Naesen.

Le premier semblait pourtant dans la forme de sa vie en début de saison après avoir décroché l’Etoile de Bessège de manière autoritaire. Très confiant en vue du Nieuwsblad, il s’était écrasé à une triste 24e place. S’il s’est bien débrouillé sur certaines courses à étapes (4e du Benelux, 7e à Tirreno, 6e en Pologne), Wellens a une nouvelle fois déçu là où on l’attendait, sur les courses d’un jour.

Oliver Naesen a fait bien pire. Impalpable sur le Tour des Flandres (33e) et Paris-Roubaix (52e), il est resté extrêmement discret sur le Tour de France et sur l’ensemble des courses auxquelles il a pris part. 2021 est assurément l’une des pires saisons de sa carrière. Il ne dira pas le contraire.

Laurens De Plus, le malchanceux

Laurens De Plus avait débuté sa saison avec plein d’espoir pour son premier exercice dans l’équipe Ineos. L’ancien coureur de Jumbo-Visma n’a finalement disputé que 4 courses (NDLR : dont 3 courses à étapes) avant de mettre fin à sa saison prématurément.

Touché par une infection virale, le Belge a été mis au repos forcé et n’a plus disputé la moindre course depuis avril. Pas de chance pour le malheureux De Plus qui avait pourtant montré de belles choses à Paris-Nice dans un rôle de gregario.