Voyages

Franz Schubert, un amoureux de la nature, amateur de longues promenades en montagne

Franz Schubert, un amoureux de la nature, amateur de longues promenades en montagne

© Tous droits réservés

Par Axelle Thiry via

Axelle Thiry vous propose d'accompagner Franz Schubert pendant ses promenades. Schubert, le voyageur, est sensible à la nature. Il aime en particulier marcher de longues heures dans la montagne en compagnie d’amis. Il donne de belles descriptions de la nature dans ses lettres. 

En 1825, Schubert quitte Vienne de mai à octobre.  Il va en Haute-Autriche, au pays de son ami Vogl. Pendant cet été, Schubert découvre avec ravissement la région du  Salzkammergut. Il écrit à son frère :

"Te décrire le charme de cette vallée est presque impossible. Imagine-toi un immense jardin de la superficie de plusieurs milles, et dans lequel d’innombrables châteaux et domaines apparaissent devant ou à travers les arbres, imagine un fleuve qui serpente de la manière la plus capricieuse ; imagine-toi des prairies et des champs comme autant de tapis des plus belles couleurs, le tout entouré de masses grandioses qui les enserrent comme des liens, et enfin des allées d’arbres immenses, longues de plusieurs lieues. Tout cela environné à perte de vue des plus hautes montagnes, comme si elles étaient les gardiennes de ces vallées célestes. Imagine ça et tu auras une faible idée de son indicible beauté."

Peinture Franz_Steinfeld
Peinture Franz_Steinfeld © Tous droits réservés

Deux étés en Hongrie

Schubert passe deux étés en Hongrie, auprès de la Famille Esterhazy. Il a 21 ans quand le Comte Esterhazy l’invite pour la première fois au château de Zelesz. Schubert donnera des cours de musique à l’aînée des filles, Marie, qui a 15 printemps et une fort jolie voix. Pour la première fois de sa vie, il quitte Vienne.  l’été est long. Il s’éternise et Schubert est nostalgique de la vie à Vienne, avec les amis, les théâtres, les cafés. Il écrit : "Il n’y a pas une âme ici qui ressente le vrai en art, tout au plus de temps à autre la comtesse. Je suis donc seul avec ma bien-aimée (la musique) et je dois la dissimuler dans ma chambre, dans mon piano et dans mon cœur. Quoique cela m’attriste souvent, d’un autre côté cela ne fait que m’élever davantage". Heureusement, il découvre avec joie la beauté de la région, de ses bois et de ses champs.  Il confie : "Je me réjouis surtout à la pensée des vendanges, car on en dit mille  choses amusantes. La moisson aussi est très belle ici. On n'engrange pas le blé comme en Autriche ; on élève au beau milieu des champs d’énormes tas qu’on appelle " Tristen ". Ils sont disposés de manière si adroite que la pluie ne peut les abîmer en tombant. On enfouit aussi dans la terre, l’avoine et les grains."

Schubert par temps de pluie

Franz Schubert n’aime pas quand la pluie l’empêche de sortir pour ses longues promenades. Alors il se met arpenter la chambre. Hanslick raconte qu’un jour ou Schubert tournait un peu en rond un jour de pluie, son ami Schwind lui a suggéré de composer un lied. Schubert a répondu qu’il ne pouvait pas ! Il n’avait ni piano, ni papier à musique, ni texte. Son ami prit alors une plume, une règle, et transforma quelques feuilles en papier ordinaires en y traçant des portées. Il se mit aussi à chercher dans une anthologie quelques poèmes qui étaient susceptibles d’être mis en musique. Hanslick raconte : Schubert les avait à peine que déjà il laissait courir joyeusement la plume sur le papier. Lorsque l’heure du repas sonna, les lieder étaient composés, si bien composés que Schwind assure que ces portées musicales ne sont pas les plus insignifiantes de toutes les choses qu’il a dessinées. Quant à Schubert, il confie un jour : "je ne travaille pas du tout. Le temps est vraiment épouvantable. Le Très-Haut semble nous avoir complètement abandonnés. Le soleil ne veut pas apparaître. Au mois de mai, ne pas pouvoir s’asseoir dans un jardin ! Terrible ! Affreux !! Inouï !! C’est ce qu’il peut y avoir de plus cruel pour moi."

Par contre, quoi de plus délicieux que le murmure d’une rivière ou le reflet du ciel sur un lac. Dans son célèbre lied A chanter sur l’eau Auf dem Wasser zu singen, Schubert s’inspire de l’élément aquatique pour créer des mélodies d’une merveilleuse fluidité. On dit qu’au piano, Franz Schubert avait " un beau toucher, des mains calmes, un jeu clair et net, plein d’esprit et de sentiment. "

Continuez à suivre les pérégrinations de Franz Schubert en pleine nature dans l'émission Voyages que lui consacre Axelle Thiry.

Programmation musicale

Franz  SCHUBERT - Wandern, extrait du cycle La belle meunière. Thomas Quasthoff et Justus Zeyen . DG 4742182.

Franz  SCHUBERT - L’andante du Quatuor n°13 " Rosamunde " en la mineur D 804.  Quatuor Artemis. Virgin classics.

Franz  SCHUBERT - Les deux premiers mouvements de la Wanderer Fantaisie. Murray Perahia . CBS 42124 .

Wolfgang Amadeus  MOZART   - In diesen heili’gen Hallen  (extrait de la Flûte enchantée). Marco Fink & Akademie für Alte Musik Berlin sous la direction de René Jacobs. HM 902068.

Franz  SCHUBERT - Le premier mouvement de la Symphonie n°4 en do mineur D 417 dite Tragique. Mark Minkowski & Les Musiciens du Louvre-Grenoble . Naïve 5299 .

Michael  HAYDN - Les deux derniers mouvements du Concerto pour flûte et orchestre en ré majeur . Emmanuel Pahud & Haydn Ensemble Berlin sous la direction de Hans Jörg Schellenberger.   EMI 4768632.

Franz  SCHUBERT - Le premier mouvement du Quintette en la majeur D 667 dit "La Truite". Membres du Quatuor Hagen, Andras Schiff, Alois Posch . DECCA 411975-2 .

Franz  SCHUBERT - Auf dem Wasser zu singen (A chanter sur l’eau) . Matthias Goerne & Helmut Deutsch . HM 902109 .

Wolfgang Amadeus  MOZART   - Le premier mouvement du Concerto n°20 en ré mineur KV 466. Jan Lisiecki et l'Orchestre symphonique de la radio bavaroise sous la direction de Christian Zacharias . DG 4790061.

Franz  SCHUBERT - Les deux premiers mouvements de la Fantaisie en ut majeur D 934. Isabelle Faust et Alexander Melnikov. HM 901870.

Franz  SCHUBERT - Rêve de printemps, extrait du Voyage d’hiver . Matthias Goerne et Christophe Eschenbach . HM 902109 .

Production et présentation : Axelle THIRY

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