L’attractivité du métier, parlons-en. Pour les syndicats, c’est le vrai problème que traverse la profession alors que la pénurie d’infirmiers est une réalité d’autant plus criante que la pandémie de Covid-19 n’a pas respecté l’adage "Ne tirez pas sur le pianiste".
"Les 43 millions, ça ne répond pas à 90% du malaise du personnel soignant", poursuit Yves Hellendorf. "C’est un tout petit bout du malaise. Il est urgent de mettre en place un plan de sauvetage de la profession, de s’attaquer à la pénurie et de rendre le métier plus attractif". Même réaction du Setca non marchand : "La pénurie est dramatique".
Tout poste de travail abandonné aujourd’hui met en péril les soins envers les patients.
La vice-présidente de la Fédération nationale des infirmiers de Belgique et cofondatrice du syndicat Union4U, Alda Della Valle, n’y va pas non plus quatre chemins : "La proposition (du ministre, ndlr) est en réalité un os à ronger. Ce qu’il faut faire, c’est prendre le fond du problème à bras-le-corps. La profession ne demande pas une prime… Et quand on parle de profession, c’est l’ensemble des infirmiers, pas seulement les spécialisés… Il ne faut pas juste regarder les soins intensifs parce qu’ils sont la capacité réflexe de nos hôpitaux. Le vrai problème, c’est le sous-financement structurel des soins infirmiers. Il faut remettre du personnel qualifié dans les soins… en étant attractif".
La pénurie et l’attractivité du métier, ce sera le thème principal de la discussion que les interlocuteurs sociaux tiendront ce vendredi après-midi au cabinet du ministre de la santé Franck Vandenbroucke.