Le pianiste français François-Frédéric Guy est à Bruxelles en ce mois de mai 2021. Et pour cause, il fait partie du jury de la finale du Concours Reine Elisabeth édition 2021, consacrée au piano. Il est l’invité de Camille De Rijck, pour présenter l’album Brahms qu’il enregistre avec l’altiste Miguel Da Silva et le violoncelliste Xavier Phillips.
Avant Brahms, Beethoven
Le nouveau disque de François-Frédéric Guy, enregistré avec l’altiste Miguel da Silva et le violoncelliste Xavier Phillips est entièrement consacré à Brahms et présente trois œuvres, initialement écrites pour clarinette, mais transposées par Brahms lui-même pour alto. On y trouve le Trio Op.114 ainsi que les deux Sonates Op.120. Brahms qui est, comme l’affirme lui-même François-Frédéric Guy, un "vieux compagnon" de route, bien que ces dernières années, le fidèle compagnon du pianiste était un certain Beethoven.
"C’est vrai que j’ai passé une grande partie de ces dernières années à explorer l’œuvre de Beethoven, les pianos solos, musique de chambre, concertos, symphonie aussi, mais Brahms est un vieux compagnon de route, ce sera tout de même mon sixième disque Brahms et il est présent dans presque tous mes récitals et puis, c’est aussi l’un des fils spirituels revendiqués de Beethoven même si ses œuvres tardives sont très éloignées de l’univers beethovénien et annoncent plutôt le XXe siècle et les premiers Schoenberg que les sonates de Beethoven."
Beethoven n’a pas nécessairement besoin d’année anniversaire pour pouvoir s’exprimer.
Brahms crépusculaire
La musique de Brahms présente dans ce nouvel album est un Brahms "crépusculaire", les trois œuvres présentées étant des pièces tardives du compositeur allemand.
"J’aime toutes les périodes de Brahms, j’aime le Brahms de jeunesse, j’aime le Brahms crépusculaire, celui peut-être plus académique de la période médiane. Le challenge qui était a relevé m’a été proposé par mon cher ami Miguel Da Silva, altiste et professeur à la Chapelle [ndlr. musicale Reine Elisabeth], était d’enregistrer ces pièces qui au début ont été conçues pour la clarinette. Mais Brahms a fait une version pour alto, violoncelle et piano du trio et alto et alto et piano pour les deux sonates. L’alto apporte une couleur absolument extraordinaire et surtout le mélange des deux instruments à cordes, il y a ce croisement contrapuntique des deux instruments à cordes qui produit à mon sens des miracles."
Concours Musical international Reine Elisabeth
Si François-Frédéric Guy est en ce moment en Belgique, c’est parce qu’il fait partie du jury de l’édition piano du Concours Reine Elisabeth, qui se poursuit jusqu’à ce samedi 29 mai. Bien évidemment, interdiction formelle pour le pianiste de nous donner ses impressions sur les candidats, mais il nous parle de cette expérience de faire partie du jury de cette édition très spéciale.
Je voudrais d’abord saluer la direction du Concours, parce que c’était un challenge incroyable de maintenir le concours qui était initialement prévu l’année dernière. Et avoir réussi à organiser ce concours dans des conditions difficiles mais ultra-professionnelles est vraiment un exploit que tout le monde devrait saluer.