Il est 9h du matin, le 8 septembre 1923. Un magnifique cabriolet beige s’arrête face à l’océan. La cigogne argentée qui orne son capot reflète les rayons du soleil. Il s’agit d’une Hispano-Suiza, voiture d’un luxe extrême et rare, même à cette époque. Seuls les rois, les industriels et les stars peuvent se permettre une telle folie.
Un individu en uniforme et coiffé d’une casquette en descend, et se précipite pour ouvrir la portière arrière de son prestigieux passager. L’homme qui descend de ce prestigieux véhicule, c’est François André. Son nom ne vous dit rien et pourtant, son destin est grandiose, son héritage connu de toutes et tous aujourd’hui.
Mais pour l’instant, l’homme qui descend de la 32 CV est encore jeune. François retire son panama et regarde la plage qui s’étend à perte de vue, la mer qui scintille sous le soleil encore bas. "La plus grande plage d’Europe" lui a-t-on dit.
Il se trouve à La Baule Escoublac, un trou perdu dont lui a parlé son ami et camarade de guerre Ambroise Fleury. François flaire immédiatement tout le potentiel des lieux. Et comme l’avait prévenu Ambroise, il ne le regrettera pas… Cette petite station balnéaire de Loire-Atlantique sera le point de départ du tourisme moderne avec les 'resorts à la française' : la construction d'hôtels casinos associés à des infrastructures sportives de renom pour contenter de riches et célèbres clients. Et le début d'un avenir financier radieux pour sa famille.