En France, les apiculteurs dénoncent de nombreux vols de ruches et d’essaims depuis la fin de l’hiver. Dans le contexte de la forte mortalité des abeilles, les syndicats tirent la sonnette d’alarme et s’arment de matériel de surveillance pour faire face à ce phénomène.
Dans le Parc naturel régional du Perche, Raymond Daman protège ses ruches et ses chères abeilles comme un trésor. Et pourtant… L’apiculteur a subi deux vols en moins d’un an. Le dernier date de ce début de printemps. Pas moins de seize colonies d’abeilles ont été dérobées. "C’est un lourd préjudice sur le plan financier, mais pas seulement. C’est beaucoup de déception, beaucoup de travail ruiné d’un seul coup. Et puis, il faut avoir la force de tout recommencer."
C’est beaucoup de déception, beaucoup de travail ruiné d’un seul coup
Certains n’ont pas cette force. Stéphane Balesdent, apiculteur amateur à Amiens, s’est fait voler quarante ruches juste avant le printemps. Pour lui, c’est un deuil : "je ne pourrai pas recommencer, explique-t-il. Je n’ai pas les moyens”. Stéphane Balesdent estime la perte à près de 30.000 euros. Début mars en Occitanie, cent cinquante-sept ruches ont été dérobées en moins d’une semaine, chez quatre apiculteurs différents. Dans la Sarthe, en avril, trente-cinq ruchettes ont disparu… Même s’il est difficile d’estimer le nombre total de vols sur l’année, le Syndicat national des apiculteurs (SNA) voit une claire tendance à la hausse. Et surtout, ce sont les vols massifs – de dizaines de ruches à la fois – qui deviennent courants.