L'affaire dite "Omar Raddad", du nom d'un jardinier marocain condamné pour le meurtre en 1991 de sa patronne qu'il a toujours nié, pourrait rebondir après la découverte de nouvelles traces d'ADN "exploitables", a appris jeudi l'AFP auprès du parquet de Nice.
Ghislaine Marchal, riche veuve d'un équipementier automobile âgée de 65 ans, avait été tuée à coups de couteau le 23 juin 1991. Son corps avait été retrouvé dans la chaufferie de sa villa de Mougins.
Des inscriptions "Omar m'a tuer" et "Omar m'a t" avaient été inscrites sur les portes de la scène de crime avec le sang de la victime, semblant désigner le jardinier qui avait été condamné en 1994 à 18 ans de réclusion criminelle.
Il a bénéficié d'une libération conditionnelle le 4 septembre 1998 après une grâce partielle accordée par le président Jacques Chirac et annoncée en mai 1996 à l'occasion d'un voyage en France du roi du Maroc Hassan II.
En 2002, la justice avait rejeté la demande d'un nouveau procès formulé par M. Raddad, qui n'a cessé de crier son innocence.
Son avocate, Me Sylvie Noachovitch, s'appuyant sur une loi de 2014 assouplissant les critères de révision d'un procès, a obtenu récemment que soient ordonnés de nouveaux prélèvements sur les portes et un chevron de la chaufferie.
Ces traces d'ADN n'ont pas encore été exploitées et devraient l'être "dans les mois qui viennent", selon le parquet de Nice. Il convient de "rester extrêmement prudent quant aux identités génétiques recueillies sur ces traces", qui "peuvent provenir des protagonistes de l'affaire tout autant que de manipulations ultérieures aux faits", a toutefois souligné cette source.
Elles devront être comparées au Fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg) dans lequel figurent les empreintes génétiques de toutes personnes impliquées dans une affaire.
Me Noachovitch espère que l'exploitation de ces ADN permettra de découvrir qui est le "véritable" meurtrier de Ghislaine Marchal.