Faire grève à la SNCF à Noël est "incompréhensible et injustifiable", a regretté jeudi le ministre français des Transports, Clément Beaune, le gouvernement accroissant la pression pour trouver une solution au conflit, tout en écartant l'idée de réquisitions. "Je pense que cette grève ne peut pas être justifiée, et cette grève ne peut pas être comprise par les Français", a déclaré Clément Beaune sur Franceinfo. "Il ne faut pas vendre des illusions", les réquisitions étant "encadrées juridiquement et même constitutionnellement", a-t-il dit. "Le seul moyen de ne pas pénaliser les Français (...) c'est le dialogue social", a insisté le ministre des Transports, indiquant également que la grève va "coûter sans doute une centaine de millions d'euros" à la SNCF.
Alors que 2 TGV sur 5 devraient être annulés ce weekend, selon les prévisions de la SNCF, le gouvernement ne s'attend pas à une quelconque amélioration dans les prochaines heures et estime que l'enjeu "c'est maintenant de faire en sorte qu'on ne se retrouve pas avec le même scénario la semaine prochaine" pour le weekend du Nouvel An.
Depuis novembre, la SNCF peine à nouer le dialogue avec le collectif de contrôleurs à l'origine de ce mouvement social. Ils réclament une meilleure reconnaissance de la spécificité de leur métier et rejettent toute accointance avec les syndicats, même s'ils ont dû s'appuyer sur ces derniers pour déposer des préavis. La direction a déjà proposé d'augmenter la "prime de travail" des chefs de bord (nom officiel des contrôleurs) de 600 euros par an, dont une partie intégrée au salaire en 2024, ainsi qu'une indemnité supplémentaire de 600 euros brut par an. Des propositions que les grévistes ont jugées insuffisantes.