La sécheresse inédite en France n’épargne pas les stations de ski : l’enneigement est cette année particulièrement faible. Les canons à neige ne parviennent pas à compenser le manque de précipitations. Est-ce la fin de "l’or blanc" qui fait le succès des domaines skiables des Alpes ? Les professionnels du secteur se mobilisent pour tenter de trouver des solutions.
"Attention aux pierres". Cette année, les skieurs croisent ces dizaines de panneaux orange plantés sur les pistes du domaine skiable des Arcs, en Savoie. Les dameuses ont beau passer chaque nuit, disperser la production des canons à neige, cela ne suffit pas : chaque amateur de glisse doit prendre garde à ces petites pierres affleurantes, celles qui abîment les skis, les snowboards et provoquent de grosses chutes. Une situation quasi-inédite pour un mois de février, alors qu’il n’a pas significativement neigé depuis près d’un mois. D’après Météo-France, l’enneigement est cette année "déficitaire".
Les skieurs habitués du domaine sont alors obligés de monter au plus haut pour profiter d’une neige de meilleure qualité. Geneviève et Arnaud, venus pour une unique journée, sont montés directement à l’Aiguille rouge, à 3226 mètres d’altitude. Et ils constatent les dégâts : sous leurs yeux, la vallée est comme grisâtre, très peu enneigée dès que les basses altitudes sont atteintes. "C’est assez effrayant, à cette période de l’année, ce n’est pas logique. On attend que la neige tombe, et pourtant elle ne tombe pas !" s’exclame Geneviève. "C’est une neige de printemps avec une quantité équivalente à un mois de décembre", se désole Arnaud, la trentaine. "Pour l’instant cela reste les mêmes sensations de glisse. Si on va suffisamment haut. L’espace est beaucoup plus limité qu’avant."