Après avoir fermé leurs cabinets, plusieurs milliers de médecins libéraux ont manifesté ce mardi à Paris contre une réforme qui permettrait à d’autres professionnels de santé, dont des infirmières, de réaliser certains actes de soin sans consultation préalable d’un médecin.
Cette réforme, qui vise à répondre à la forte pénurie de médecins dans des régions délaissées de la France dite "périphérique", est en revanche soutenue par les associations de patients, les maires et les syndicats infirmiers.
"Alors qu’on n’est déjà pas assez nombreux, le gouvernement veut nous mettre la tête sous l’eau et nous dégoûter", fulmine Isabelle Tassin, médecin généraliste remplaçante en région parisienne.
Comme des milliers d’autres praticiens, elle a répondu à l’appel des syndicats qui, dans une rare unanimité, ont appelé à fermer les cabinets médicaux dans tout le pays et à défiler dans la capitale.
Un cortège de 4500 personnes, selon la police, et plus de 10.000 selon les organisateurs, derrière une banderole "Tous unis face au mépris".
Pour les syndicats de médecins, le texte va "mettre en danger la santé" des patients "en contournant la fonction de coordination du médecin traitant".
Des arguments battus en brèche par le ministre de la Santé François Braun, pour qui le texte vise à "donner plus de temps de soin" aux médecins. "Je comprends leur inquiétude, pas leur hostilité", dit-il.
La réforme est aussi soutenue par les infirmiers, dont 50 syndicats et associations ont dénoncé mardi "une opposition systématique des médecins à toute évolution des (autres) professions de santé".
