Elle est remplacée par Jean-Jacques Urvoas, député PS, proche de Manuel Valls, et président de la Commission des lois de l'Assemblée nationale. Il était chargé d'une mission pour trouver une solution à la réforme constitutionnelle de la déchéance de nationalité, à laquelle Christine Taubira s'est plusieurs fois opposée.
Selon les informations de France Info, la ministre n'a pas été poussée à la démission et cette dernière est le résultat d'une longue discussion entre elle et le président François Hollande durant tout le mois de janvier.
Elle ne croyait pas à la déchéance de nationalité
La déchéance de nationalité pour les Français binationaux condamnés pour des actes de terrorisme est une mesure prônée par le président François Hollande.
La ministre de la Justice l'estimait inefficace. "Je ne fais pas mystère du fait que oui, je pense que la déchéance de nationalité n'est pas souhaitable pour des Français binationaux parce que l'efficacité (...) est absolument dérisoire", avait-t-elle expliqué sur la chaîne iTELE début janvier.
Elle n'est d'ailleurs pas la seule de cet avis au sein du Parti socialiste français, dont plusieurs ténors dénoncent la reprise par l'exécutif d'une idée réclamée de longue date par l'opposition de droite et l'extrême droite, qui stigmatiserait les Français de double nationalité et remettrait en cause le droit du sol.
"Un rôle majeur dans le mariage pour tous"
Dans son communiqué, l'Elysée précise que "le président de la République a exprimé à Christiane Taubira sa reconnaissance pour son action. Elle aura mené avec conviction, détermination et talent la réforme de la justice et joué un rôle majeur dans l'adoption du mariage pour tous".
Plusieurs députés socialistes et écologistes ont regretté cette démission sur Twitter et souligné l'action de la ministre démissionnaire: