Un homme tué à Nice, après une femme décédée à Rennes : en moins de 24 heures, deux personnes ont été tuées en France par des tirs policiers, lors de deux refus d'obtempérer, à l'issue d'un banal contrôle routier dans un cas, d'une opération antidrogue dans l'autre.
A Nice, sur la côte d'Azur, le conducteur d'un véhicule volé, de nationalité tunisienne, a perdu la vie mercredi, après avoir été repéré par une brigade de sécurité routière, en train de "zigzaguer dangereusement" sur une voie rapide, selon la police.
Le véhicule a pris la fuite mais "coincé dans le flux de la circulation", il aurait fait demi-tour pour se retrouver face à la voiture de police, qu'il aurait percutée "à plusieurs reprises", selon la même source. Deux policiers ont alors été légèrement blessés.
Un policier a tiré "une fois", selon une autre source policière. Le conducteur est décédé sur place.
Le conducteur "est un Tunisien d'une trentaine d'années, installé dans notre région depuis un an", a indiqué à l'AFP Anthony Borré, 1er adjoint au maire de Nice. "Il circulait sans permis à bord d'un véhicule volé immatriculé dans le Var", a ajouté l'élu.
Deux enquêtes ont été ouvertes par le parquet de Nice : une pour tentative d'homicide sur personne dépositaire de l'autorité publique, la seconde pour homicide involontaire par le policier auteur du tir.
Quelques heures plus tôt une femme de 22 ans avait été tuée et un homme de 26 ans blessé à Rennes (nord-ouest) par un tir policier, dans le cadre d'une opération anti-drogue.
Vers 01H00 du matin mercredi, un policier aurait fait usage "à une reprise" de son arme de service, alors que des collègues procédaient à l'interception d'un véhicule "dans le cadre d'une enquête pour infraction à la législation sur les stupéfiants", a indiqué le procureur de Rennes Philippe Astruc.
Le conducteur, connu pour trafic de drogue selon la police, a été touché au bras. Touchée par ricochet, sa passagère est décédée.
Selon Yoann Leandri, un responsable d'un syndicat de police, "le délinquant est venu délibérément percuter le dispositif de police en se servant du véhicule à très grande vitesse comme une arme par destination".
Outre la procédure initiale pour trafic de stupéfiants, deux enquêtes ont été ouvertes sur ce dossier : une par l'IGPN, la police des polices, pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner, une autre par la police judiciaire de Rennes, pour tentative d'homicide sur personne dépositaire de l'autorité publique.
Sur 14.240 refus d'obtempérer comptabilisés l'année dernière par la police nationale, 157 cas concernent des "usages d'armes à feu sur des véhicules en mouvement", selon des chiffres de la police.