Le parquet de Roanne a ouvert lundi une enquête pour "violence avec préméditation et administration d’une substance nuisible avec préméditation". Les médecins du centre hospitalier de Roanne ont administré à la jeune femme des traitements préventifs anti-VIH et anti-hépatique, précise le parquet.
La saison des festivals s’est ouverte le week-end dernier au Printemps de Bourges. Après des signalements de piqûres sur neuf festivaliers lors de concerts, le parquet a là aussi ouvert une enquête pour "administration de substances nuisibles".
L’origine des piqûres est inconnue, selon la préfecture. "On ne sait pas s’il s’agit de seringues ou seulement de têtes d’épingle par exemple", a précisé Agnès Bonjean, directrice de cabinet du préfet.
"C’était très douloureux", selon Noémie, 23 ans, touchée "à la cuisse, jusqu’au nerf sciatique" mi-avril après une soirée en boîte à Béziers, dans le sud. La jeune femme, qui préfère ne pas donner son nom pour raisons professionnelles, affirme avoir été emmenée aux urgences par des amies après avoir fait un malaise, "les yeux révulsés".
Au total, 13 plaintes ont été déposées à Béziers, dont 12 pour la soirée du 17 au 18 avril 2022, a indiqué le procureur Raphaël Balland.
Sollicité par l’AFP, le parquet de Paris a indiqué qu’après des plaintes, six enquêtes ont été ouvertes depuis la semaine dernière dans la capitale du chef d’administration de substance nuisible.
Le phénomène n’est pas nouveau en Europe : au Royaume-Uni, une vague de témoignages d’étudiantes droguées à leur insu par des injections en boîtes avait déferlé cet automne.
Fred Bladou, chargé de mission pour l’association Aides qui lutte contre le VIH, considère qu’il y a une sorte d'"emballement" autour de ces cas, mais il rappelle qu’en cas d’injection, "il faut aller tout de suite se faire dépister aux urgences hospitalières".
Le président de la branche nuit du principal syndicat de l’hôtellerie restauration, Thierry Fontaine, dénonce un "jeu malsain et pervers" de mystérieux agresseurs, qui créent une "psychose" chez les jeunes. Il craint un impact sur les établissements, qui ont déjà souffert de la pandémie.