Le Grognon, à Namur, continue de révéler ses secrets, au gré des fouilles préventives qui ont commencé il y a plusieurs mois, en vue de la construction d’un parking souterrain au confluent de la Meuse et de la Sambre. Les archéologues ont dégagé récemment les restes des remparts, d’une tour de guet et de la Porte de Grognon par laquelle on entrait dans le quartier à la descente du bateau. Ce sont 900 ans d’histoire qui se dévoilent.
"On savait que la porte se trouvait là, on connaissait aussi la tour ronde, explique Dominique Bosquet, archéologue au Service public de Wallonie, mais la conservation exacte, tous les petits à-côtés, la complexité d’un bâtiment construit contre le rempart, puis démoli, puis reconstruit en plus grand, toutes ces choses-là ne peuvent être découvertes et réellement tirées au clair que moyennant l’investigation archéologique. Donc on savait qu’on allait retrouver ce genre de choses, mais un tel degré de préservation et de complexité, pas vraiment".
"En réalité, ajoute Raphaël Vanmechelen, également archéologue au SPW, on a quatre fronts de fortification et quatre portes qui sont toutes intéressantes, parce qu’elles sont toutes le reflet des techniques architecturales, de la conception de l’espace public et des techniques militaires. Mais c’est vrai que la deuxième, qu’on peut dater précisément à la fin du 12e siècle, est particulièrement spectaculaire. Cela permet de bien comprendre la morphologie du quartier ancien".