Les détracteurs du projet, qui n’hésitent pas à parler "d’usine à chiots ", sont unanimes sur l’incompatibilité entre un tel nombre de chiens reproducteurs et un élevage de qualité.
"Ce type d’établissement, c’est de l’industriel, de l’exploitation, avec des chiens détenus dans des box, et dont la seule vocation est de produire des chiots à vendre", explique Sébastien de Jonge, président de l’Union wallonne pour la protection animale, et directeur de l’ASBL Sans Collier à Perwez. "De plus, c’est un non-sens sociétal : aujourd’hui le bien-être animal est quelque chose de reconnu par tout le monde, et la société veut autre chose que ce type d’élevage." Une analyse qui fait écho à la position de l’Union professionnelle Vétérinaire qui, si elle ne tire pas sur le projet, se montre sceptique quant à la capacité d’une telle infrastructure à produire des chiens en bonne santé et sans trouble du comportement. "Nous considérons que l’élevage de chiots devrait être fait en famille par des passionnés, dans des conditions de vie qui correspondent à celles que connaîtra le jeune chien", analyse Pierre Paindeveine, administrateur. Pour lui, le chiffre avancé de 84 chiens reproducteurs induit plusieurs risques pour les animaux. "On voit souvent dans les grands élevages une difficulté à gérer les pathologies contagieuses comme la coccidiose. Et puis il y a la sociabilisation : 80 reproducteurs, c’est plus de 150 mises bas par an. Il faudrait une armada d’adultes, d’enfants et d’autres animaux pour une sociabilisation idéale."
Le projet d’élevage canin est à l’enquête publique jusqu’au 3 novembre. La Commune devra alors se pencher sur les réclamations et rendre son avis.