Football

Footgate : Un réquisitoire du parquet sous forme de tsunami pour le football belge

Parmi les 57 noms dans le Footgate, il y a pas mal de pointures dont Bruno Venanzi, Mogi Bayat, Mehdi Bayat, Vincent Mannaert et Herman Van Holsbeeck.

© Belga

C’est bel et bien le véritable " tsunami " annoncé depuis des semaines. Avec une liste de 57 noms, le parquet fédéral n’y est pas allé de main morte. Pas question de transactions pénales comme le craignait une frange de l’opinion publique mais la volonté du Parquet de renvoyer ces personnes devant le tribunal. 57 personnes et de nombreux clubs impactés par la longue enquête limbourgeoise sur le dossier du "footgate" depuis plus de trois ans : Bruges, Anderlecht, le Standard, Gand, Genk, Charleroi, il y en aura pour tout le monde. Sans oublier l’Union belge de football, pourtant garante, en principe, de l’équité et de la bonne gouvernance dans notre football. Faux en écriture, blanchiment d’argent, "match-fixing", organisation criminelle : les préventions sont diverses et variées.

Plusieurs figures emblématiques du football belge figurent parmi cette liste. Le système mis en place, notamment par Dejan Veljkovic, a gangrené l’ensemble du football belge. C’était une sorte de corruption ou de fraude organisée à grande échelle, de manière systémique et qui aura bien du mal à s’auto-réguler dans les années qui viennent. En dépit d’un catalogue de bonnes résolutions élaboré par la fédé ou la Ligue professionnelle. Le futur procès apportera-t-il plus de clarté et une meilleure gouvernance dans le fonctionnement de notre football ? Rien n’est moins sûr…

Quelques grosses pointures

En attendant, quelques grosses pointures sont concernées, en rappelant qu’elles bénéficient toutes de la présomption d’innocence.

- Bruno VENANZI inculpé pour fausses conventions de scouting avec Dejan Veljkovic dans les dossiers Cimirot et Jankovic.

- Olivier RENARD, ancien directeur sportif du Standard, inculpé pour fausses conventions de "scouting" avec Dejan Veljkovic et pour rétro-commissions à titre personnel sur les transferts de Cimirot, Jankovic (embauche et licenciement) et Mladenovic.

- Philippe COLLIN, ancien secrétaire général du Sporting d’Anderlecht, inculpé pour une fausse convention notamment de "scouting" autour du transfert d'Obradovic et de Jovanovic ainsi que du contrat du coach Besnik Hasi.

- Herman VAN HOLSBEECK, ancien manager général du Sporting d’Anderlecht, inculpé pour les mêmes préventions que Philippe Colin ainsi que des fraudes autour du contrat de Sofiane Hanni. Herman Van Holsbeeck est aussi inculpé pour avoir touché des rétro-commissions sur un ensemble de transferts.

- François DE KEERSMAECKER, ancien président de l’Union Belge, avocat, inculpé pour fausse convention de "scouting" pour le contrat du coach des gardiens des "Diables" Erwin Lemmens à la Fédération.

- Steven MARTENS, ancien CEO de l’Union Belge, même prévention que son président de l’époque.

- Mehdi BAYAT, administrateur-délégué du Sporting de Charleroi, ancien président de l’Union Belge, inculpé pour fraude autour du transfert de Kebano à Genk et du transfert de Lukebakio à Watford.

- Mogi BAYAT, agent de joueurs et sa société "Creative et Management Group", inculpé en personne physique et en personne morale dans onze dossiers différents, principalement pour des fausses conventions destinées à organiser des paiements de rétro-commissions et des avantages à des joueurs et des entraîneurs.

- Vincent MANNAERT, CEO du Club Brugeois, inculpé pour fausse convention avec la société de Mogi Bayat autour du transfert du joueur Krépin Diatta en provenance du Sénégal vers Bruges, fausse convention autour du transfert de Karlo Letica, fausse convention de "scouting" avec Dejan Veljkovic pour le limogeage du coach Georges Leekens.

- Bart VERHAEGE, président du Club Brugeois, même préventions que Vincent Mannaert.

Et maintenant ?

Prochaine étape judiciaire : cette liste devra être entérinée par la chambre des mises en accusation qui décidera, ou non, du renvoi devant le tribunal de ces 57 inculpés. Devant un tribunal correctionnel ou une Cour d’Appel si François de Keersmaecker, qui est magistrat suppléant, fait partie des prévenus renvoyés devant la juridiction de fond. C’est le principe d’un privilège de juridiction. Mais, la route sera encore très longue avec tous les règlements de procédure. Et les avocats vont maintenant fourbir leurs armes pour préparer la contre-attaque.

Par ailleurs, les noms de 200 autres personnes apparaissent dans ce dossier particulièrement volumineux et tentaculaire. Ils devront répondre d’infractions fiscales relatives à des sommes perçues frauduleusement. Ces personnes devront donc s’expliquer devant le fisc, avec des amendes de régularisation à la clef.

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous