Depuis l’arrivée de son nouveau président Paul Locicero, la Jeunesse Tamines n’arrive plus à gagner. Résultat, l’homme d’affaires sambrien a donné un coup de pied dans la fourmilière et par voie de conséquence modifié sensiblement son noyau de départ. Tout cela à la veille d’un match à "six points" à Couvin-Mariembourg.
À quelques jours de l’importantissime derby namurois pour le maintien en D3 acff série A à Couvin-Mariembourg, la Jeunesse Tamines et Paul Locicero, le nouveau patron depuis l’automne restent assis sur une fourmilière. Qu’ils ont bien remué ces derniers jours. A la suite d’un pauvre bilan sportif de zéro point sur douze depuis la reprise en 2023, celui qui répète avoir un grand projet sportif et économique pour l’endroit, dans les prochaines années dit avoir surtout décidé ces derniers jours de tester la motivation et l’orgueil des joueurs à sa disposition.
"Ils ont des droits mais aussi des devoirs. La semaine dernière, j’ai parlé à la plupart des joueurs qui ont été choisis par les présidents qui m’ont précédé. J’ai proposé, c’est vrai de nouvelles conditions financières qui ne regardent qu’eux et moi. Contrairement à ce que j’ai déjà lu à droite et à gauche, je n’ai jamais mis personne dehors. On va dire que je joue sur les mots, mais dans ma tête, rien n’était figé quand j’ai demandé à chacun de réfléchir quelques jours.
Pour moi, il n’est plus question par exemple d’avoir certains privilèges en semaine dès l’instant où on possède un "salaire" qui dépasse un certain niveau. Si le joueur me prouve sur le terrain que j’ai tort, je sais être deux fois plus généreux. Dès l’instant où on ferme la porte et qu’on me montre qu’il n’y a vraiment que le pognon qui compte, alors j’ai compris que ce n’est plus avec ce joueur-là que je dois voir l’avenir et faire rebondir l’équipe. Je regrette la décision de l’un ou l’autre qui ont certes toujours du bon football dans les jambes, mais ont perdu la magie".
A l’entraînement de ce dernier mardi soir, plusieurs titulaires du dernier match face à Onhaye n’étaient plus présents ou ont fait comprendre qu’ils arrêtaient les frais.
"Ce qui se passe est un peu délicat, juge l’entraîneur hongrois Tibor Balog. "Je ne peux pas m’immiscer dans les décisions financières du président. Ce n’est pas mon rôle. J’ai demandé à tous ceux qui m’ont parlé de la situation d’essayer d’en discuter avec la direction sans prise de tête d’ici le premier entraînement des trois de la semaine.
A quatre soirs d’une rencontre clé à Couvin, je ne peux plus tergiverser. Ceux qui ne sont pas là ce mardi soir (NDLR : lisez hier soir) prennent une décision définitive à mes yeux. Je me dois de me concentrer sur l’objectif de maintien sans état d’âme. En un petit mois, je me retrouve avec sept ou huit nouveaux joueurs à l’entraînement. Certains sont encore très jeunes.
La mayonnaise risque de mettre du temps à prendre. Or, nous n’en avons plus trop. En attendant, si nous sommes en série nationale, les joueurs sont en grande majorité des amateurs, ne l’oublions pas. Critiquer publiquement, parler de sabotage, interdire un bac de bière dans le vestiaire après l’effort n’est peut-être pas la voie à suivre. Je ne critique pas, je demande juste qu’on y réfléchisse.
Le groupe est en très grosse panne de confiance. Il a besoin qu’on lui parle autrement, en le reboostant, qui sait même avec une carotte au bout de la perche. Des échanges ont encore eu lieu en début de semaine, je croise les doigts pour que des déclics aient lieu dès le week-end à venir. "