Pendant que le jeune président Nicolas Lhoist donne de la valeur à Rochefort, Mons, Durbuy, Gosselies, Waremme, Tertre-Hautrage et d’autres s’activent en coulisses pour modifier leur noyau. Mardi soir, en C.A. de l’Acff, David Delferière a été conforté dans sa fonction de président.
À l’approche des fêtes de fin d’année, le président rochefortois Nicolas Lhoist a retrouvé une bonne dose de sérénité autour de son investissement humain et financier dans la cité du festival du rire.
L’équipe A de D3 acff, série B partage le leadership en compagnie des Liégeois de Richelle à quatorze rencontres du terme du championnat, l’équipe B, active en deuxième provinciale série B namuroise est actuellement sur le podium, certes à sept unités du leader, mais à une place qui lui permet d’envisager le tour final pour une éventuelle montée en fin de saison. "La priorité pour une montée à très court terme, cela concerne l’équipe du niveau supérieur, insiste le plus jeune président des clubs de D3. Nous restons transparents avec l’objectif 2022-2023 : Rochefort A veut le titre de champion de sa division ou au minimum une montée via le tour final.
Avec un récent seize sur dix-huit, nous sommes dans une bonne dynamique et, si le gel n’empêche pas la tenue du derby à Ciney ce prochain samedi soir, j’apprécierais de mes joueurs qu’ils réussissent leur dernier devoir avant la pause de fin d’année. Il n’y aura pas de mercato hivernal chez nous.
Nous avons quelques éléments qui reviennent dans le parcours après avoir soigné une blessure. Notre dernière défaite date du 28 octobre à Sprimont, quelque chose s’est libéré depuis cette date. "
Le départ de notre entraîneur Yannick Pauletti et son adjoint Eric Thirion ? "Si je devais agir de la sorte au regard de la crispation de certains joueurs et les résultats du moment, j’ai toujours du mal avec ce qui s’est passé : le coach et son adjoint sont deux personnes de grande qualité, avec une mentalité irréprochable. Avec le recul, je me dis aussi que je me suis sans doute trop vite précipité en allant chercher Yannick en plein championnat à Stockay, en 2020. Il eut mieux valu laisser Arnaud Poels, à l’époque terminer ce qu’il avait commencé.
Ce sont des erreurs de à ne plus commettre. Voilà aussi pourquoi aujourd’hui, j’ai dit à mon directeur sportif, Jeffrey Rentmeister qu’il achèverait la saison comme entraîneur principal. Il n’était plus question d’aller débaucher en pleine saison. La saison prochaine, notamment pour une question de licence, nous aurons une nouvelle figure aux commandes de l’équipe première, je l’espère, en D2 acff. Jeffrey, qui n’est pas diplômé UEFA-A reprendra son rôle de directeur sportif."
Nicolas Lhoist n’en dira pas davantage à ce propos, mais on sait notamment qu’un profil comme Stéphane Jaspar, actuellement en fonction à Warnant, et déjà rencontré par les hommes forts de Rochefort, plait beaucoup.
A côté de l’objectif de montée en D2 de l’équipe première, Rochefort et son président sont aussi plus que jamais focus sur la toute nouvelle académie, dont les premiers travaux n’ont pas encore débuté. Et pour cause ! Le permis qui doit à la fois être octroyé par le BEP, gestionnaire du zoning et la commune reste en voie de finalisation. Le projet d’un montant qui avoisinera les trois millions d’euros, subsidiés à 75% par Infrasport, 12,5% par la Ville et 12,5% par la famille Lhoist comprend une première phase qui devrait déboucher sur l’existence d’un tout nouveau synthétique pour la saison 2023-2024. Dans la foulée, il y aura aussi un autre terrain en herbe et si tout va bien, tout ce qui est vestiaires et bâtiments administratifs devraient voir le jour au cours de la saison 2024-2025.
"En absorbant les équipes de jeunes d’Eprave et de Han sur Lesse, notre école manque de place, reprend Nicolas Lhoist. Tout le monde attend le nouvel outil. Les parents nous font confiance. Nous comptons aujourd'hui 270 jeunes et l'ambition est d'arriver à 400 avec nos nouvelles infrastructures. Toutes les catégories sont représentées, et le foot féminin, présent en première provinciale namuroise a aussi ses adeptes.
Dans la gestion d’ensemble, notre modèle, c’est ce qui s’est construit et se poursuit à la Raal. J’ai rencontré Salvatore Curaba en octobre et nous avons beaucoup échangé. Je le reprécise encore aujourd’hui : il n’est pas question d’abandonner le parc des Roches. C’est et cela restera l’antre historique de notre équipe première. Le petit hic, c’est que dans la perspective de nous installer d’ici 2027 en Nationale 1, il faudra aménager le terrain dans le sens de la largeur. Il n’est pas aux normes. Dans la foulée, il faudra aussi renforcer l’éclairage. Nous avons de très bons contacts avec les édiles. La Ville est propriétaire du site, nous nous mettrons à table prochainement pour planifier tout cela."
La nouvelle orientation plus professionnelle encore donnée par l’Acff aux clubs francophones de D2-D3 acff n’est pas pour déplaire à Nicolas Lhoist. "Petit bémol quand même quant aux diplômes souhaités pour les entraîneurs car nous ne sommes jamais qu’en D4 ou D5 de la hiérarchie générale."
Pour ce qui est des aspects fiscaux, administratifs, infrastructures et autres, Rochefort assume et continuera à être dans les clous.
D’autant que dans la perspective du développement sportif et extra-sportif, il faudra procéder à quelques engagements dès 2023. Dans des domaines aussi différents que le financier, le marketing, le commercial, l’administratif, etc.
Pour le président, il n’y a jamais eu de perspectives à plus long terme de s’installer un jour dans l’univers du foot pro, que ce soit via la D1B ou D1A comme la Raal ou Liège. À Rochefort, on parle toujours d’atteindre la Nationale 1 et de s’y maintenir.
"Il faut rester raisonnable. Atteindre le niveau entre le foot pro et amateur, s’y installer durablement, pour une petite ville de 12-13.000 habitants, ce serait magnifique. Et à ceux qui disaient derrière le manteau que la famille Lhoist resterait quelques années dans le foot rochefortois, puis s’en irait, je réponds qu’elle n’a jamais eu autant envie de renforcer son implication de départ. Mes frères et mes cousins, qui ont aussi aidé financièrement le club sont souvent présents dans les tribunes.
Rochefort est notre point d’attache, même familial, surtout le week-end. Les gens de la région adhèrent à nos valeurs et nos projets. Il y a de 450 à 650 entrées payantes aux matches de l’équipe A, à domicile. Face à Ciney, nous étions même 850 ! Nous avons développé une vraie communauté via les réseaux sociaux, et ça fonctionne, même si tout est toujours dépendant des succès du week-end. Nous avons encore une histoire sportive à écrire, mais bien des indicateurs nous confortent dans l’idée que la famille a bien fait de donner un coup de pouce au football de sa région d’adoption."