L’accord de libre-échange récemment conclu entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay) est sur toutes les lèvres à la Foire de Libramont, d’aucuns dénonçant le volet agricole du texte qui risque de nuire aux agriculteurs européens, et singulièrement wallons, déjà confrontés à de multiples crises.
Les agriculteurs mécontents
"Il est urgent d’avoir des politiques cohérentes", a plaidé Marianne Streel, la présidente de la Fédération wallonne de l’agriculture (Fwa). "On ne peut exiger des normes environnementales et sociales, une traçabilité de plus en plus stricte, un budget agricole européen de plus en plus réduit, laver ici toujours de plus en plus blanc et accepter de nous mettre en concurrence avec des produits venant de fermes usines du Mercosur, par exemple, qui ne respectent nullement nos critères de production."
"Pourquoi importer cette agriculture que l’on ne veut pas chez soi ? Pourquoi importer ce qu’on produit ici en qualité et en quantité ? Viandes, volailles, sucre et éthanol ? Pourquoi ce non-respect tant des agriculteurs que des consommateurs européens. Pourquoi mettre en péril l’agriculture familiale d’ici et de là-bas ? ", a encore interrogé la présidente de la Fwa.
Cet accord autorise notamment les pays du Mercosur à exporter vers le Vieux-Continent des quotas de viande bovine, de volailles, de sucre et d’éthanol à des tarifs douaniers réduits. Pour la viande bovine, la possibilité est offerte aux pays sud-américains d’exporter vers l’Union européenne 99.000 tonnes de viande bœuf à des tarifs fortement réduits (7,5% au lieu de 40%).
La fédération n’a pas hésité à interpeller directement les politiques présents en nombre dans les allées de la foire. Une pétition contre l’accord a été déposée au stand de la Fwa et les politiques ont été invités à la signer.