Salut Flavien Berger ! "Dans cent ans", ton nouveau disque vient clore magistralement une trilogie commencée avec "Léviathan" en 2015… Tu avais conscience à l’époque de construire un cycle ?
J’avais l’intuition que ça allait être trois disques, même si entre ces disques j’en ai sorti d’autres. On dit album car ce sont des albums studios, on prend le temps d’en parler, de faire des tournées, c’est une mise en branle un peu industrielle où on se dit qu’on met toutes les billes de notre côté.
C’est vraiment un exercice pop, dans le sens populaire, c’est ma trilogie pop.
Pas sûr d’en avoir eu conscience quand j’ai fait mon premier album mais je savais à peu près que j’allais avoir trois grandes thématiques : la musique comme entité tentaculaire, monstrueuse, qui relie l’humanité, ce Léviathan. Si on donnait une forme à la musique ça serait peut-être un grand monstre. Le deuxième album "Contre-temps", c’est la matière, c’est l’ADN de la musique elle-même, c’est le temps. A quel point un disque peut-être une machine à voyager dans le temps puisque les morceaux nous renvoient à des moments, nous rappelle des choses. Et là, "Dans cent ans", c’est l’occulte, c’est une projection vers l’avenir, vers l’inconnu, à la fois vers le futur et à la fois en nous-même. On connaît si peu de choses de notre cerveau, comme on ne connaît rien de ce qui constitue nos abysses, nos océans… Comme on ne connaît rien du temps. On balbutie, ce sont des explorations vers des projections qui sont presque de la science-fiction. Ma musique comme genre musical qui serait entre la fantaisie et la science-fiction avec des thèmes qui sont ceux de la pop, des sentiments, l’amour, la mort…