Pourquoi avoir décidé de quitter le Brésil?
La musique, pour moi, c’était voyager. Je suis partie loin de chez moi, arrivée à Paris il y a 11 ans. Je voulais mettre ma vie à plat, traverser la mer pour recommencer à zéro. Pour me rappeler d’où je viens, me souvenir de mes propres histoires. Pour pouvoir écrire sur des choses vécues, cette "régression" dans ma tète était nécessaire. Une prise de recul indispensable pour comprendre la réalité de mon parcours et de ma relation particulière avec mon pays.
Votre musique propose une autre vision que celle qui est habituellement véhiculée sur les sonorités de votre pays…
A Paris, j’ai notamment rencontré le musiciens Pierre Bika Bika et Victor Attila-Vagh, qui ont compris que je voulais proposer autre chose que la chanteuse brésilienne de service. Ayant grandi des les années 80-90, j’écoutais beaucoup de musiques occidentales: Du hip hop, Michael Jackson, Madonna, Nina Hagen, etc. Je voulais mixer toutes ces influences et explorer d’autres façons de faire de la musique brésilienne.
Sur scène, comme par exemple au dernier festival Couleur Café, vous êtes une véritable pile électrique, parcourant chaque centimètre carré. D’où vous vient toute cette énergie?
J’ai un plaisir fou sur scène! L’engrenage de ma vie, c’est le plaisir! La vie est devenue très difficile. Et dans mes chansons, je parle de ces difficultés: la pauvreté, le droit des femmes, le durcissement des frontières, etc.
J’ai donc décidé de faire un travail sur moi-même pour être la plus joyeuse possible, pour honorer comme il se doit le public qui choisit de venir passer un moment avec moi. C’est un tel honneur, je ne veux pas le décevoir. Je suis là pour partager un peu de bonheur. Même si cela peut sonner un peu démago, la base de mon travail, c’est l’amour!
Entretien : François Colinet
En concert le 2 mars au Palace de la Louvière.
Plus d’infos sur le festival "Si ça vous chante"