L’ex-présidente de l’Open Vld, Gwendolyn Rutten, a confirmé ce mardi que, lors de son départ de la direction des libéraux flamands, une société appartenant à une députée de son parti, Sihame El Kaouakibi, a reçu environ 50.000 euros du parti. Cette décision se justifiait par le "positionnement unique et le lancement professionnel en politique" de cette femme, a expliqué Rutten sur sa page Facebook.
Une semaine après que Sihame El Kaouakibi a été citée pour un possible abus de subsides à son asbl "Let’s go Urban", son nom est revenu à l’avant-plan. Selon un article du site internet Newsmonkey, elle aurait reçu 50.000 euros pour son passage en politique. En soi, ce n’est pas illégal mais c’est pour le moins inhabituel.
L’ex-présidente des libéraux flamands était l’invitée mardi soir de l’émission Ter Zake sur Canvas mais elle a annulé sa participation dans l’après-midi, a fait savoir l’un des journalistes qui y officie, Pieter-Jan De Smedt, sur Twitter.
Les partis font tous et tous les jours des choix sur l’utilisation de leurs moyens en vue de soutenir des personnes
Dans son message, Gwendolyn Rutten dit vouloir mettre les points sur les "i" de manière "ouverte et claire pour tout le monde, à l’intérieur et à l’extérieur du parti". Elle met en avant "la spécificité" que Sihame El Kaouakibi voulait conserver et "l’approche personnelle ainsi qu’un encadrement professionnel choisi par elle". "Elle n’était donc pas définie comme une figure de l’Open Vld. En tant que parti, nous pouvions y souscrire, parce que Sihame El Kaouakibi apportait un vent de fraîcheur qui renforcerait notre parti dans une province importante" (Anvers).
L’argent a été versé à la société de la députée. Les coûts sont considérés comme des dépenses électorales de l’Anversoise. "Les partis font tous et tous les jours des choix sur l’utilisation de leurs moyens en vue de soutenir des personnes, organiser des événements ou diffuser leurs idées", a ajouté Rutten, évoquant les dépenses consenties par exemple pour des annonces sur les réseaux sociaux ou dans les médias. "Notre parti a jugé à ce moment que ces investissements financiers dans le lancement politique professionnel de Sihame El Kaouakibi constituaient un bon investissement pour l’ensemble du parti, à Anvers et ailleurs".
Considérations stratégiques
Cette affaire n’a rien à voir avec celle qui entoure Let’s Go Urban, estime encore l’ex-présidente. La justice doit faire son travail, a-t-elle rappelé en insistant sur la présomption d’innocence dont bénéficie Sihame El Kaouakibi.
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En début de soirée, le parti et le groupe Open Vld au Parlement flamand ont demandé à la députée de fournir "à court terme" des explications sur l’usage de subsides et de faire preuve de "réserve" dans ses activités politiques.
Le parti a justifié l’octroi des 50.000 euros de la même façon que Rutten. "Cela s’est produit dans le cadre de considérations stratégiques concernant une circonscription électorale dans laquelle un candidat nouveau a été soutenu pour sa première campagne", a-t-il dit dans un communiqué.
Le tribunal de l’entreprise d’Anvers a désigné il y a quelques jours un administrateur provisoire pour l’asbl Let’s Go Urban en raison de soupçons de malversations financières. Cette association, qui a fait connaître El Kaouakibi, organise depuis 2009 des ateliers et des formations destinés à des groupes de jeunes de divers horizons dans des disciplines diverses : hip-hop, slam mais aussi condition physique. Elle a remporté des prix à plusieurs reprises.