Le diagnostic remonte à avril dernier. Pourtant, cela fait 10 ans que ses premiers symptômes sont apparus. Une errance médicale peut-être liée à au caractère méconnu du trouble de la personnalité borderline. Fiona, alias Fio, a donc décidé, à son échelle, d’en parler. Elle a créé une page Instagram et un site web, "borderattitude", pour déstigmatiser la maladie et parler ouvertement de la santé mentale en général.
Une envie d’en finir
"Ça a commencé par une crise d’angoisse très forte", se rappelle Fio. “J’ai dit à mon copain de l’époque : ‘il va falloir trouver une solution. Je ne sais pas ce que j’ai. Je ne sais pas ce qu’il se passe. Mais si ça persiste, je vais être obligée de me suicider. Ce que je ressens, ce n’est pas possible à vivre."
Les symptômes empirent : auto-sabotage, automutilations, crise de dépersonnalisation. Les diagnostics s’enchaînent : trouble anxieux généralisé, TDAH, hypersensibilité... Il y a quelques mois, elle découvre qu’elle est en réalité atteinte d’un trouble de la personnalité borderline.
"Je me sentais légitime d’avoir poursuivi mes recherches", explique Fio, "mais il y avait aussi de la colère, un sentiment d’injustice : pourquoi moi ? Pourquoi la vie est facile pour les autres quand moi je dois redoubler d’efforts pour aller bien ?"
Après le choc du diagnostic, viennent les adaptations de son train de vie pour aller mieux. Pas de consommation excessive d’alcool, un sommeil réparateur, du sport, de la méditation et une psychanalyse adaptée. Aujourd’hui, Fio va mieux. "Ça a été dur de devoir renoncer à mes projets : devenir pharmacienne, être en couple, avoir une famille. Mais aujourd’hui, j’ai décidé de me laisser le temps et quand je vois le chemin que j’ai déjà accompli, je me dis que ça ira."