Diversifier les sources de revenus, conditionner les dotations, mettre en place une commission d’experts… Différents professeurs et chercheurs universitaires présentent leurs pistes pour réformer le système de financement des partis politiques. Ils sont tous d’accord sur un point : il faut affaiblir la particratie pour renforcer la démocratie. Mais les moyens pour y arriver divergent…
Fin octobre, notre rédaction a demandé aux partis représentés à la Chambre de donner leurs avis sur une série de mesures visant à réformer le système de financement des partis politiques. C’est maintenant au tour du monde académique de proposer des solutions concrètes pour réformer le système à l’occasion d’un débat en ligne organisé par Re-Bel ce 20 décembre.
Réduire les dotations ?
Au niveau politique, le PTB et le Vlaams Belang ont déposé des projets de loi visant à réduire de moitié des dotations. En faisant de la sorte, on pourrait croire de prime abord que les 73 millions reçus annuellement par les partis de l’État pourraient se transformer en 36,5 millions en une fois, mais c’est plus complexe à mettre en place que ça n’y paraît.
Chambre, Régions, Communautés, provinces… Chaque parlement et conseil provincial en Belgique octroient de l’argent aux partis politiques selon ses propres règles.
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Au total, les dotations fédérales ne représentent que 44% de l’ensemble des flux financiers de l’État vers les partis, explique Bart Maddens, politologue à la KULeuven, lors du débat Re-bel : " Si on ne diminue les dotations qu’à la Chambre, le risque, c’est que les dotations des autres niveaux soient augmentées pour compenser. "
Varier les sources de revenus
Thomas Legein, doctorant au centre d’étude de la Vie Politique (Cevipol) à l’ULB, est favorable sur le principe d’une diminution des dotations, mais ce n’est pas la panacée : " La façon la plus simple de commencer à répondre à la problématique du financement est de réduire progressivement le niveau de la dotation publique et surtout de réfléchir au mix. "
Par "mix", le chercheur entend la diversification des sources de revenus. Pour l’instant, les contributions publiques belges représentent plus de trois quarts des revenus des partis. "Les partis représentés dans les assemblées parlementaires ont une dépendance forte, voire très forte à ces sources de financement publiques", analyse Jean Faniel, directeur du CRISP.