Le plan vise à obliger les habitants à opter pour d’autres moyens de locomotion que la voiture. Fini le "tout-à-la-voiture". Les automobilistes ne sont néanmoins pas forcément rejetés à l’extérieur de la ville. Des parkings dans l’enceinte de la cité et des parkings Park & Ride aux portes de la ville leur permettent de laisser leur véhicule avant de continuer à pied, en bus ou en tram.
Au début de l’introduction du plan, des embouteillages paralysaient certains quartiers de la ville flamande. L’opposition était forte du côté d’une partie de la population gantoise, les commerçants craignaient notamment une baisse d’affluence.
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Deux ans plus tard, le plan de circulation semble avoir des conséquences positives en matière de propreté de l’air et d’activités économiques. Selon une évaluation d’impact, le nombre de commerces a augmenté de 20% et le nombre de faillites a diminué de 7% entre 2017 et 2018, rapporte De Morgen. Certains magasins spécialisés dont les clients viennent en dehors de Gand connaissent néanmoins plus de difficultés.
Une étude de l’agence flamande de l’environnement (VMM) publiée en août 2018 révèle que la qualité de l’air s’est améliorée après un an de plan de circulation : le taux de concentration de dioxyde de carbone a par exemple diminué de 18%.
Stefan Stynen, président de l'association TreinTramBus, témoigne aussi d'un changement de mentalité auprès de la population gantoise : "Les opposants au plan de circulation qui voulaient organiser un référendum, se taisent à présent."
Arrivée du principe STOP
Parmi les pratiques de mobilité appliquées à Gand, on retrouve le principe STOP. Un modèle que l’on retrouve dans l’accord du gouvernement Vervoort III. Ce principe provient d’un acronyme néerlandais et opère une hiérarchisation entre les différents modes de déplacement : la priorité est accordée aux piétons (Stappen), puis aux cyclistes (Trappen), ensuite aux transports publics (Openbaar vervoer) et enfin, aux véhicules privés (Privévervoer).
Pour Eric Corijn, l’application du principe STOP à Bruxelles montre un changement de mentalité : "Bruxelles a été construite autour de l’automobile et pour les gens qui habitent en périphérie. Maintenant, on constate que les autorités concentrent davantage leur intérêt sur les habitants. La ville est à tout le monde."
Le principe STOP privilégie le piéton et cela se remarque dans la manière d’accorder la priorité dans la circulation. "Les cheminements piétons seront améliorés en lien avec les actions mises en œuvre de "coulées vertes et coulées bleues" et, le cas échéant, de nouvelles zones ou connexions piétonnes seront établies", peut-on lire dans l’accord de gouvernement bruxellois 2019-2024.
Les cyclistes ne sont pas non plus en reste dans cet accord : le gouvernement Vervoort III compte "doubler la part modale de vélo en cinq ans". Stefan Stynen de TreinTramBus se réjouit de cette annonce mais met en garde: "C'est positif, mais il faut voir comment cela va s'appliquer dans la pratique. Les infrastructures devront être adaptées et la place de la voiture devra être fortement réduite. En tout cas, il y a de la marge."
Zone 30
À Gand, une septantaine de rues sont passées en zone 30 en 2015. Dans la région bruxelloise, le gouvernement souhaite aller plus loin : "Le gouvernement concrétisera, pour le 1er janvier 2021, la création d’une zone 30 généralisée, à l’exception des voiries structurantes", peut-on lire dans l'accord de gouvernement présenté le 17 juillet dernier.