Psychologie

Filtres, régimes, minceur : la santé mentale des ados malmenée par les réseaux sociaux

Filtres, régimes, minceur : la santé mentale des ados malmenée par les réseaux sociaux.

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Par RTBF avec ETX

De la dysmorphophobie au boom des actes de chirurgie esthétique, les réseaux sociaux ne sont pas sans effet sur l'estime de soi des adolescents. Une nouvelle étude menée auprès de professionnels de santé confirme la dégradation de la santé mentale des plus jeunes depuis la pandémie de Covid-19... Une crise qu'ils considèrent être alimentée par les médias sociaux.

Considérée comme l'un des maux du siècle dans la population générale, la santé mentale se révèle encore plus préoccupante lorsque l'on s'intéresse aux plus jeunes générations, et au rapport qu'elles entretiennent avec les réseaux sociaux. Des filtres aux photos retouchées en passant par les incessantes injonctions à la minceur, force est de constater que les adolescents sont soumis dès le plus jeune âge à des diktats qui pourraient nuire à court et à long terme sur leur santé mentale et leur estime de soi.

De plus en plus de troubles psy

Au regard d'une étude* réalisée en ligne par Edelman DXI, près d'un adolescent âgé de 10 à 17 ans sur deux (45%) serait impacté de façon négative par les réseaux sociaux. Un constat qui alarme les parents mais aussi les professionnels de la santé mentale : près de neuf spécialistes sur dix (86%) affirment que les médias sociaux ont un impact négatif sur la santé mentale des jeunes.

D'une façon plus générale, les professionnels de la santé mentale sont unanimes lorsqu'il s'agit d'évoquer la dégradation de l'état psychologique des jeunes depuis la pandémie de Covid-19 (98%) et quasiment autant estiment que les médias sociaux constituent une partie ou la totalité du problème (94%).

Le sondage nous apprend que 92% des professionnels de la santé mentale se disent inquiets quant à l'augmentation des comportements d'automutilation et de suicide chez les jeunes, en lien avec ce que ces derniers regardent sur les réseaux sociaux.

Des critères esthétiques hors de portée

Il suffit de scroller quelques minutes sur les réseaux sociaux pour s'apercevoir que plus que la vie réelle, c'est un quotidien fantasmé que nombre d'utilisateurs partagent sur leur compte. Le tout rythmé par des photos retouchées ou des filtres qui alimentent certaines injonctions autour de la beauté.

Cela n'est pas sans impact sur la confiance et l'estime que les jeunes ont d'eux-mêmes.

Pas moins de 94% des professionnels de la santé mentale considèrent que "les contenus beauté numériquement déformés et trop éloignés de la réalité (…) peuvent avoir des conséquences physiques telles que des troubles de l'alimentation".

Faut-il réglementer ?

"Au cours des dernières années, nous avons assisté à une véritable crise de la santé mentale des jeunes due aux réseaux sociaux avec une montée en flèche des taux de suicide, des hospitalisations pour automutilation et des dépressions chez les enfants et les adolescents. C’est pourquoi nous sommes fiers de nous associer à Dove pour faire avancer les droits des enfants et exiger des plateformes qu'elles intègrent des normes de sécurité plus drastiques afin que les réseaux sociaux soient un lieu plus sûr", souligne Claudia Marinetti, directrice de Mental Health Europe.

 

*Cette enquête a été réalisée en ligne par Edelman DXI, entre janvier et février 2023, auprès de 1318 filles, 556 garçons, 1520 parents, 4046 personnes issues de la population générale et 154 professionnels de la santé mentale des jeunes, en France.

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