Economie

Fêtes de Pâques : 85% des agneaux pascals viennent de l’autre bout de la planète mais la production locale est en augmentation

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Par A.Poncelet avec Sophie Brems via

La viande d’agneau est souvent associée à la fête de Pâques dans les traditions judéo-chrétiennes et il sera peut être sur votre table ce week-end, que vous soyez croyant ou pas.

Cette tradition de l’agneau pascal reste bien ancrée chez nous. "On consomme énormément d’agneau à Pâques. On a des pics de consommation, confirme Nicolas Marchal, bio-ingénieur, éleveur et membre du Collège des producteurs. On multiplie la consommation entre huit et dix fois juste pour Pâques. Maintenant, on consomme surtout du gigot et des côtelettes d’agneau, donc pas toujours des agneaux entiers."

Cette viande est importée pour 85% de notre consommation, en provenance majoritairement de Nouvelle Zélande, pour la période de Pâques. "Sinon, pour le reste de l’année, c’est quand même beaucoup l’Irlande et l’Angleterre, avec une perte de vitesse de l’Angleterre suite au Brexit", précise Nicolas Marchal.

La viande d’agneau peut également être locale. "En Wallonie et en Belgique, on a une augmentation assez nette des abattages sur les deux semaines avant Pâques". L’abattoir de Ciney, à titre d’exemple, passe d’une moyenne de 60 bêtes abattues par semaine, contre 460 animaux pour la fête de Pâques.

Une production locale en augmentation

En quelques années, la part de la production locale d’agneaux a augmenté. "En 2017, on produisait à peine 13% de notre consommation, et maintenant on est déjà à 21%, donc on augmente. De 2015 à 2022, on a vu une augmentation croissante de 2450 brebis par an, avec une installation de 25 jeunes éleveurs professionnels. Il faut savoir que pour la Wallonie, on estime qu’un éleveur est professionnel à partir de 30 brebis et que le niveau moyen de production est 90 brebis. On est donc clairement sur des exploitations en diversification et des exploitations familiales."

Un métier d’éleveur plus attractif, plus féminin, en pleine mutation

La profession de berger a changé. Elle n’a plus rien à voir, ou presque, avec l'image du berger solitaire. "On n’a pas vraiment de bergers qui surveillent seuls leurs troupeaux, constate Nicolas Marchal, mais on a quand même toujours du pâturage très mobile avec des clôtures électriques et on a les chiens de troupeau, les chiens de protection. On a aussi la modernisation numérique, avec l’utilisation de boucles électroniques à poser depuis 2022. On a beaucoup plus de cours donnés au niveau des écoles secondaires et supérieures. Et enfin, c’est un métier qui demande peu d’investissement, qui est très accessible aux femmes aussi, puisque les animaux sont plus faciles à manipuler que des gros bovins, et tout ça avec une communication et une possibilité de croissance aussi."

Malgré cette diversification, la profession reste plus facile d’accès pour les enfants d’agriculteurs car l’accès à la terre, au foncier, reste le problème principal.

Le mouton, un outil agroécologique

Le mouton est aussi un animal tout terrain, qui permet de réduire l’utilisation de pesticides et d’engins agricoles : "ces petits ruminants vont pâturer des vignes, des vergers et également le long de la SNCB, chez Infrabel, énumère Nicolas Marchal. Ils vont aussi pâturer beaucoup de couverts végétaux d’intercultures, donc deux cultures principales, une céréale et une culture de printemps. On va y mettre des couverts pour toute une série de raisons agronomiques et les moutons vont aller les désherber. Donc, tous ces accès au foncier sont aussi des entretiens du paysage."

Extrait du JT du 7/4/2023

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