En début de set, les nuages grisonnants font presque passer le soleil brûlant de ces derniers jours pour un poussiéreux souvenir. La foule, bruyante, semble dissipée. Et pourtant, la belle va réussir à combattre les éléments pour embarquer tous les cœurs dans un tourbillon d’émotions et, telle Estéban dans "Les Mystérieuses Cités d’or", faire apparaitre le soleil comme si elle pouvait le commander. Partie sur des chansons intimistes, soyeuses et délicates, interprétées avec un timbre qui rappelle une certaine Billie, elle prend de l’assurance et utilise progressivement l’énergie du public comme une boîte à rythme, avant d’emporter la mise sur le "Run Shaker life" de Ritchie Heavens.
La soirée est déjà bien réussie. Elle le sera plus encore avec les prestations de l’aventureux François & the Atlas Mountains, inclassable entre pop/rock et quelques sonorités plus exotiques qui invitent au déhanchement.
On terminera notre petit tour par le verbe poétique et précieux de Bertrand Belin, dont l’album "Hypernuit" reste une référence absolue et dont on a déjà eu l’occasion d’écrire le plus grand bien.
Ces quelques exemples montrent que la Fête de la Musique ose proposer un programme éclectique et pointu. A l’année prochaine!
François Colinet