Les festivaliers sont ravis. Le groupe l’Inspecteur Cluzo se déchaine sur scène. Rock, guitares électriques, basses, les décibels s’enflamment : ils montent entre 100 et 110 décibels. Les normes de nuisances sonores sont déjà dépassées.
Pourtant ça ne semble pas déranger les festivaliers. "Le bruit ce n’est pas du tout un problème, je mettrai même le son plus fort, au pire on boit et ça va bien ! " lance un jeune spectateur dans la foule. Plus loin, un autre affirme qu’en plein air, le son est éparpillé. "Je ne risque rien", conclut-il.
Et pourtant… A plus de 85 décibels, l’oreille souffre déjà. Alors que la législation belge autorise 90 décibels pendant les festivals, la moyenne sonore dans les festivals se situe en fait, entre 100 et 110 décibels.
Plus les décibels augmentent, plus la douleur augmente
Au final, le bruit peut provoquer des dommages irréversibles pour l’oreille. La cause ? L’onde sonore trop élevée qui entre dans l’oreille et détruit les cellules qui envoient un message électrique au cerveau. Sans ces cellules, plus de message : les problèmes d’audition commencent. "De plus en plus de jeunes souffrent de problèmes d’audition, notamment après une surexposition lors de festivals par exemple", explique Véronique Grosjean, secrétaire de l’asbl Surdimobil.
Les problèmes les plus fréquemment observés sont les acouphènes : des bourdonnements ou des sifflements après le concert qui peuvent durer quelques heures ou rester toute la vie. Viennent ensuite l’hyperacousie, une hypersensibilité au bruit et l’hypoacousie, une perte d’audition définitive irréversible d’une ou de deux oreilles.
Prévenir plutôt que guérir
L’asbl sensibilise les gens en distribuant gratuitement des bouchons à oreilles. Ils diminuent de vingt décibels l’ambiance sonore. Autre alternative : le casque anti-bruit, "plus pratique pour les petits qui bougent tout le temps", témoigne un papa. Le capital santé commence dès le plus jeune âge, autant l’économiser pour profiter de nos oreilles toute la vie.
Maud Steinbach et Lucie Dendooven