Les Grenades
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Le numéro gratuit pour les victimes de violences conjugales est le 0800 30 030.
Un homme de 33 ans a tué sa compagne enceinte et un enfant avant de se rendre à la police, ce samedi 3 décembre, a indiqué le parquet de Flandre orientale.
La police a découvert les corps sans vie d’une femme âgée de 28 ans et de son enfant âgé de 5 ans. Le couple vivait ensemble depuis 6 mois et s’était marié. Le féminicide et l’infanticide ont été commis dans leur appartement à Termonde.
Il y aurait déjà eu des faits antérieurs de violences, la police ayant dû intervenir auprès du couple, selon les médias néerlandophones. Les féminicides font partie du continuum des violences masculines faites aux femmes, ils en constituent la forme la plus grave.
Ce nouveau féminicide s’accompagne de l’infanticide d’un enfant de 5 ans. Les associations féministes alertent depuis longtemps à ce sujet. Elles rappellent que la Convention d’Istanbul sur les violences faites aux femmes, ratifiée par la Belgique en 2016, accorde une grande importance aux enfants en tant que témoins mais aussi en tant que victimes.
Dans notre pays cette année, selon le blog StopFéminicide, au moins 6 enfants ont été tué·es lors d’un féminicide ou d’une tentative de féminicide, dont Lucas, 22 ans, tué à coups de couteau après s’être interposé entre sa maman et l’ex-compagnon de cette dernière qui tentait de l’étrangler.
L’Office de la naissance et de l’enfance (ONE) rapporte que 60% des enfants exposés aux violences entre leurs parents présentent un traumatisme. Dans 40% des cas, les enfants sont présent·es lors des scènes de violences. 10% des enfants exposé·es sont eux-mêmes violenté·es.
Par ailleurs, la femme tuée samedi était enceinte. Cette information est loin d’être un détail dans le contexte des violences faites aux femmes. En effet, les femmes enceintes sont plus souvent touchées par les violences conjugales.
Certains travaux indiquent même que la grossesse serait un évènement déclencheur ou aggravant des violences conjugales physiques. En France par exemple, 20% à 40% des femmes victimes de violences conjugales soulignent que la maltraitance physique a commencé alors qu’elles étaient enceintes, peut-on lire dans le journal Le Monde.
Toujours selon l’ONE, en Belgique, "la grossesse est considérée comme une période à risque" : 3,4% à 11% de femmes enceintes témoignent des violences physiques et sexuelles durant cette période, qui ne sont évidemment pas sans conséquences.
"La grossesse est une période d’apparition ou d’intensification des violences. Et pourtant, elle est particulièrement idéalisée par la société", écrit encore l’association Soralia qui poursuit : "En ce sens, les violences pendant la grossesse sont particulièrement taboues. Elles sont donc méconnues et sous-estimées."
Pour l’instant, c’est le blog StopFéminicide qui permet d’avoir une idée du nombre de féminicides dans notre pays. En 2022, au moins 21 féminicides ont été commis. Il y a eu, au minimum, 176 femmes tuées dans ces circonstances en Belgique ces six dernières années.
Une loi devrait bientôt définir clairement la notion de féminicide et permettre ainsi un recensement officiel de ces meurtres ou assassinats dans notre pays.
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Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.
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