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Faute de main-d’oeuvre, le gouvernement australien déroule le tapis rouge aux étudiants étrangers

Faute de main-d’œuvre, le gouvernement australien déroule le tapis rouge aux étudiants étrangers.

© Prasit photo

Par RTBF avec AFP

La pandémie de Covid-19 a signé la fin du rêve australien pour de nombreux étrangers. Mais le pays océanien est, depuis peu, confronté à une pénurie de main-d’œuvre sans précédent. Il a décidé de changer sa politique migratoire concernant les diplômés internationaux afin de remédier à cette situation préoccupante.

Le pays revoit à la hausse ses quotas d'immigration

Le gouvernement australien estime que ces étudiants étrangers sont "une ressource incroyable", comme l’a déclaré la ministre de l’Intérieur, Clare O’Neil, lors du dernier Sommet gouvernemental sur l’emploi et les compétences.

Rien d’étonnant donc à ce que le pays prévoie d’en accueillir 35.000 de plus dans les prochains mois.

Cela permettrait de porter leur nombre à 195.000 au total pour l’année 2022-2023. 

Cette initiative permettra aux étudiants internationaux de certaines filières de rester plus longtemps en Australie après l’obtention de leur diplôme. Ils pourront désormais vivre quatre ans dans le pays à l’issue d’une licence, cinq ans s’ils ont décroché un master et six ans après un doctorat. Les cursus concernés seront annoncés en octobre, même si certains journaux locaux affirment d'ores et déjà qu'ils concernent des secteurs en manque de bras comme les soins infirmiers, l’ingénierie ou l’informatique.

La politique zéro Covid a découragé de nombreux candidats

C’est la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale que l’Australie revient sur ses quotas d’immigration, comme le souligne The Sydney Morning Herald. Il faut dire qu’il y a urgence à agir : le taux de chômage a atteint un niveau historiquement bas historique en juillet, en tombant à 3,4 %.

Le marché du travail australien a toujours eu besoin de travailleurs étrangers pour fonctionner, ce qui explique l’impact profond qu’a eu la politique de zéro Covid du gouvernement. Les fermetures prolongées des frontières de l’île-continent ont poussé de nombreux étudiants étrangers et travailleurs qualifiés à renoncer à y tenter leur chance. Résultat : l’Australie doit composer avec quelque 500.000 immigrants de moins que prévu, d’après les calculs du cabinet KPMG.

Comment retenir les jeunes diplômés ?

Face à l’ampleur de la situation, le gouvernement travailliste d’Anthony Albanese a annoncé plusieurs initiatives visant à attirer plus de jeunes étrangers dans le pays.

L’une d’entre elles consiste à raccourcir les délais d’obtention d’un visa adapté à la fin de leurs études.

Selon Catriona Jackson, directrice générale des universités d’Australie, certains diplômés doivent actuellement attendre près de dix mois pour en décrocher un. "Le Canada, le Royaume-Uni et les États-Unis leur ont déroulé le tapis rouge. Ils font bien mieux que nous pour retenir ces jeunes", a-t-elle expliqué au Sydney Morning Herald.

Dans cette optique, le pays a aussi décidé de déplafonner le nombre d’heures de travail que les étudiants sont autorisés à effectuer, hors de leur campus, durant leurs études. Cette mesure, adoptée durant la pandémie, leur permet de travailler plus de 40 heures par quinzaine. Elle prendra fin toutefois en juin 2023 pour maintenir "l’intégrité du système d’éducation [australien]", selon les mots de la ministre Clare O’Neil. De quoi susciter des envies d’ailleurs chez les jeunes du monde entier.

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