Faut-il une jauge de 50% d’occupation dans les transports en commun ?

Des stickers qui indiquent les places ne pouvant pas être utilisées dans le métro Stib en mars 2020.

© BELGA

Parmi les différentes recommandations du groupe d’experts du GEMS qui conseillent les ministres, figure l’idée d’une jauge dans les transports en commun (bus, trains, trams, métros), où la moitié seulement de l’espace pourrait être occupée.

Yves Van Laethem, membre du GEMS, défend cette idée : "Les transports en commun sont très chargés, le port du masque devient parfois aléatoire et l’aération est ce qu’elle est. Donc globalement, c’est un site potentiel de contamination car on est proche l’un de l’autre dans un lieu clos. Il paraît logique d’essayer d’avoir le moins de proximité possible et donc de diminuer la jauge des transports en commun".

C’est une mesure que les experts préconisent depuis décembre, notamment à cause du variant Omicron et de sa propension à se propager rapidement. "Le télétravail faisant son grand retour, on peut imaginer que moins de gens prennent les transports en commun, mais la rentrée des classes aura sûrement un impact sur la fréquentation des transports", s’inquiète Yves Van Laethem.

Test CO2

Récemment, la rédaction de la VRT avait testé la concentration de CO2 dans les transports en commun. La limite autorisée est fixée à 900 ppm (pour parties par millions, l’unité de mesure). L’enquête de nos confrères a démontré qu’elle est régulièrement dépassée dans les bus et les trams, surtout à Bruxelles. Tout dépend du temps passé dans les transports, mais le risque de contamination y est accru.

Les usagers rencontrés par notre équipe de la RTBF à Bruxelles se sentent pour la plupart à l’aise dans les transports en commun et ne ressentent pas forcément de danger quant à la contamination pour autant que les personnes conservent leur masque. Ils ne sont pas contre la solution d’instaurer une jauge sur le principe, mais beaucoup ne voient pas vraiment comment cela pourrait être mis en œuvre.

Une jauge, mais comment ?

Pour Yves Van Laethem, la solution serait de condamner des sièges et d’éviter que les personnes restent debout dans les transports. "Il faudrait évidemment assurer plus de véhicules car il faut absolument que la population soit transportée", rappelle-t-il.

La Stib avait déjà mis en place cette solution au début de la pandémie mais elle n’avait pas duré. Quelle a été l’efficacité de la mesure ? Difficile à évaluer, d’après Yves Van Laethem : "Il est difficile d’estimer l’impact d’une mesure, surtout pour les transports en commun. On entre et sort accompagné de nouvelles personnes à chaque fois".

Pour renforcer l’offre des TEC, des bus de compagnies privées avaient été mis à disposition pour éviter la surfréquentation des véhicules. Mais cette initiative financée par les Régions a son coût.

En mars 2020, le nombre de personne à bord avait également été limité. On comptait dix à treize personnes maximum pour les bus TEC, une vingtaine de personnes par tram et 60 à 80 personnes par métro. Il était également recommandé de s’asseoir en quinconce pour mieux se répartir et de respecter 1,5 mètre de distance.

L’été dernier, la SNCB avait seulement autorisé la population à s’asseoir sur les sièges près des fenêtres dans les trains vers la côte, une mesure tournée en dérision par bon nombre d’usagers, d’autant plus qu’elle n’était valable que pour les allers vers la côte, et pas pour les retours.

Le GEMS rappelle aussi l’importance de l’aération. A ce stade, cette mesure reste une recommandation. Un Codeco plus décisif est prévu pour le 14 janvier.

Comité de concertation 06/01/2022 : conclusions et conseils pour limiter les contaminations (Steven Van Gucht)

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